L’année 2004 s’est achevée bien tristement. Le tsunami, catastrophe naturelle par excellence, après une première phase de sidération, nous laisse pleins d’interrogations politiques : anticipation, prévention, organisation des secours, rôle de l’Europe et de l’ONU, attitude des médias, marchandages diplomatiques, réalité de l’aide dans le long terme... Cet étalage de misère ne peut nous laisser indifférents et, devant l’ampleur du désastre, nous sentons bien que l’on ne peut pas s’en tirer honorablement avec uniquement un peu de charité. Nous sommes tous en partie responsables du monde que l’on habite. Certes la nature est hostile mais la force de l’humanité est dans la solidarité. Nous avions choisi le thème de la rencontre début décembre..... ce terrible événement, que nous évoquerons certainement dans la soirée, nous a convaincus qu’il est et sera encore longtemps d’actualité. On compte sur votre présence nombreuse pour ce Café Politique de rentrée dans la nouvelle salle occasion de partager quelques "galettes des rois".
Les élections et les référendums déterminent fortement, dans notre démocratie, la vie politique. Pour autant cette succession de votes ne suffit pas à réaliser l’ambitieux programme du "gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple". Le militant des grands partis politiques devient, de plus en plus, un grand électeur qui, grâce à sa cotisation, a le droit, par des élections internes, de choisir les candidats "sérieux". Mais quel rôle attribuer au citoyen lambda ? Si la manifestation publique reste un moyen d’action utilisé, mais à l’efficacité de plus en plus incertaine, le taux de syndicalisation baisse constamment. Les formes populaires de participation à la vie sociale et politique se sont affaiblies, pendant ce temps les minorités "dominantes" ont su s’adapter à la modernité pour contrôler l’opinion publique. TF1 est le prototype de ce que permet l’argent dans la participation au débat public : il permet de parler plus fort et plus longtemps que les autres ! Si les élections restent libres, notre démocratie loin de s’améliorer se réduit de plus en plus à un système minimal et très formel d’organisation de scrutins électoraux. Pour autant au-delà des formes traditionnelles de participation à la vie politique nécessaires dans notre système de démocratie par délégation, on peut voir des actions marginales d’inspiration, pour certaines, ancienne, mais pour d’autres, totalement nouvelle. Associations diverses comme ATTAC, ONG humanitaires, cafés en tout genre, weblogs à vocations politiques, faucheurs volontaires - qui remettent à l’ordre du jour la désobéissance civile et la non-violence-, etc… Hors de nos frontières la récente expérience ukrainienne montre aussi, contre les défaitistes en tout genre, que le peuple a encore son mot à dire dans l’histoire.
Ce lundi 24 janvier sera l’occasion d’un tour d’horizon sur ces questions mais aussi la traduction concrète que le débat public commence par la compréhension de notre espace social.
mardi 18 janvier 2005, par François-Xavier Barandiaran
mardi 18 janvier 2005, par François Saint Pierre