En partenariat avec l’association :L’art en mouvement
Invités : Martine Azam sociologue, Université Toulouse II - Le Mirail.
Jean-Christophe Sellin élu du PG à Toulouse, conseiller délégué à la musique.
Lundi 14 juin 2010
20h45 Salle de réception du stade de Balma
L’art est une composante essentielle de la culture de toute société et la pratique artistique est une caractéristique fondamentale de l’espèce humaine. Bijoux, peintures, sculptures ou musiques accompagnent l’humanité depuis la préhistoire. Pourtant le statut de l’art n’est pas une constante, chaque société assigne une place spécifique à l’art et aux artistes et développe sa propre conception de la beauté des œuvres.
Dans nos sociétés démocratiques l’art ne tire sa légitimité que de lui-même et semble posséder une grande autonomie par rapport au reste de la société. L’artiste vit dans un régime d’exception qui lui autorise a priori toutes les attitudes possibles, il peut être décalé, engagé, contestataire, subversif, cynique, voire cireur de pompes. Mais l’art est aussi au cœur du système économique et les lois du marché imposent au système de production des œuvres sa loi d’airain. Cela peut donc donner les 106 millions de dollars pour la vente aux enchères d’un tableau de Picasso, mais aussi beaucoup de galères pour le quotidien de nombreux intermittents du spectacle.
Si dans les sociétés anciennes l’art était à la base du lien social, et par là structurellement lié aux pouvoirs politiques et religieux, notre société moderne a largement privatisé l’art en le faisant rentrer dans la sphère production/consommation. "L’État est incompétent en art", disait le peintre Courbet et la puissance publique cherche toujours quelle est sa place dans cette affaire. Ne pas avoir de grille de lecture esthétique officielle est une bonne chose, mais cela ne signifie pas pour autant que la politique n’a rien à dire sur cette question. Entre la gestion du patrimoine, les commandes publiques, le statut social des artistes, le soutien à certaines activités via les subventions, mais aussi l’organisation de la formation artistique des jeunes, l’État et toutes les collectivités territoriales sont fortement impliqués dans la vie artistique.
L’ensemble de ces questions pourtant fortement politiques sont l’objet d’un consensus mou et ne donne pas beaucoup de débats médiatico-politiques. Comme pour la culture en général, le manque d’ambition sur cette question n’est-il pas le symptôme de l’épuisement de notre modèle de société de consommation basé sur la marchandisation de toutes les activités humaines ?
Nous vous invitons à venir nombreux pour faire vivre ce débat.
François Saint Pierre
jeudi 10 juin 2010, par François Saint Pierre
dimanche 6 juin 2010, par Thérèse Bosc