Lundi 30 novembre 20h45
Salle du centre culturel des Mourlingues à Balma
Invité : Christian Couturier
Président de l’association négaWatt et directeur du pôle énergie de l’association Solagro
Ce 30 novembre 2015 commencera, avec tambours et trompettes, la 21e conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Grâce au travail du GIEC, une large majorité de la population mondiale a compris que pour des raisons anthropiques la peau de la terre se réchauffait très vite. Pourtant, l’optimisme semble de mise et les déclarations de bonnes intentions se ramassent à la pelle. Encore quelques engagement de la part des États récalcitrants et on arrivera à cumuler 100 milliards de dollars de promesses de don pour aider les pays du sud à réduire leur production de CO2 (ce n’est cependant que le montant de ce que devrait coûter à Volkswagen le petit truandage logiciel). Avec ces 100 milliards la COP21 sera considéré comme un succès pour la diplomatie française. Avec la campagne électorale des présidentielles qui se prépare, ce n’est pas négligeable pour le pouvoir en place. Pour le climat c’est autre chose, comment peut-on imaginer que l’économie mondiale, avide de produire et de consommer, sera assez raisonnable pour laisser aux générations futures les ¾ des réserves fossiles que nous avons déjà répertoriées dans le sous-sol. Pour les optimistes il y a quelques pistes envisageables qui toutes nécessitent une volonté sans faille des États à tenir leurs engagements.
Mettre en place une forte taxation de toute production de gaz à effet de serre et généraliser un marché du carbone assez contraignant sur le principe pollueur-payeur. Pour être efficace cette taxe devrait aussi intervenir aux frontières, afin de faire payer le coût en carbone des biens importés. Cela permettrait aussi de contraindre les pays qui ne joueraient pas le jeu collectif. Cela revient à s’attaquer à la quantité de carbone de tous les biens consommés, plutôt qu’à la quantité émise par la production de biens.
Faire un grand pas de plus dans la gouvernance mondiale et imposer des systèmes efficaces de contrôle des engagements pris par les Etats.
Développer énormément les énergies renouvelables peu polluantes et sans danger (ce qui exclut le nucléaire) et mettre au point des procédés, économiques et fiables dans la durée, de recapture du CO2.
Considérer que la croissance du PIB est un objectif obsolète et chercher à augmenter la qualité de vie de tout un chacun sans passer par la production effrénée de biens de consommation.
Pour l’instant les textes, qui sont dans les tuyaux de cette COP21, ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. L’espoir d’un réchauffement à deux degrés maximum par rapport à la période préindustrielle est déjà dans les poubelles de l’histoire. Non seulement il va falloir un jour se décider à prendre des mesures énergiques pour éviter les 3 degrés, mais il va être nécessaire de financer lourdement l’adaptation au changement climatique (Travaux d’aménagement, accueil des migrants, reconstruction des villes, changements des modes de production agricoles, etc....).
Si les bénéficiaires du capitalisme moderne (basé sur la finance et la production de biens) avaient lu le rapport Stern sur le coût à long terme de l’inaction, ils laisseraient faire la logique démocratique. Mais le long terme, pas plus que le souci des autres, ne semble faire partie du logiciel idéologique de la grande majorité des riches. Sur la question du climat, comme sur les autres problématiques environnementales, il va falloir mener un combat politique ferme pour faire reculer la ploutocratie mondiale.
François Saint Pierre
Le Centre Culturel/ centre de loisirs des Mourlingues à Balma :http://www.openstreetmap.org/way/15...
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