Lundi 14 mai
20h45
Salle de réception du stade
Six mois de campagne électorale et deux tours de scrutin ont permis d’élire largement Nicolas Sarkozy Président de la République. En France, le gouvernement est issu de la majorité parlementaire et les élections législatives du 10 et 17 juin restent décisives. Après le fort recul de l’ensemble de la gauche au premier tour et la défaite de Ségolène Royal au second va-t-on vers une chambre très majoritairement de droite ?
Cette défaite peut s’expliquer par une possible évolution de la société et de la politique française vers le modèle américain. La gauche traditionnelle abandonnant avec des hésitations la tradition marxiste pour des positions démocrates et libérales. Mais ce résultat fortement en contradiction avec les dernières élections régionales peut tout aussi bien traduire des erreurs de stratégies dans la précampagne électorale de la gauche. Désaccord sur le choix entre le OUI et le NON, lors du dernier Référendum, non "digéré". Incapacité de la gauche de la gauche à se coordonner. Pas de candidature "naturelle" pour le parti socialiste et une procédure de désignation du candidat qui a plus servi à exacerber les divergences qu’à valider une personnalité. Trop d’hésitations en début de campagne, recours au vote utile, tentative maladroite du "tout sauf Sarkozy" ont fini par faire apparaître le vote de gauche comme un vote par défaut.
Le vieillissement de la population française a accentué la sensibilité aux thèmes favoris de la droite comme l’immigration, la sécurité et le travail qui ont rapidement pris le pas sur les thèmes émergents comme le changement climatique ou la compétitivité de la recherche. Cette élection est peut-être le symptôme d’une "droitisation" profonde de l’électorat. Dans ce cas, avant les élections législatives de juin il sera difficile pour la gauche de redresser la situation en si peu de temps.
Si certains à gauche pensent que les français se sont tous simplement trompés en votant pour Nicolas Sarkozy, d’autres sont persuadés que ce scrutin décevant est d’abord la conséquence de l’accumulation d’erreurs de stratégie. L’importance du vote pour François Bayrou au premier tour prouve que l’UMP n’a pas un soutien massif dans le pays et que le jeu politique français reste ouvert. Sera-t-il pour autant possible au parti socialiste en quelques jours, même en s’appuyant sur une forte implantation locale, de ne pas retrouver dans cette élection législative la confirmation du vote du 6 mai ?
C’est pour débattre de cette situation que nous vous invitons ce lundi 14 mai.
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