APERO-REPAS-GRILLADE
Jeudi 8 juin 19h
Au bar du stade de Balma
Dans le style des repas de quartier, chacun s’il le peut amène un plat, le Café Politique offre les grillades et la boisson.....et les "piques assiettes" sont aussi acceptés !
Entre masturbation intellectuelle et engagement partisan :
A quoi sert le Café Politique ?
Jeudi 8 juin 21h30
Salle de réception du stade de Balma
Après une "récréation", cette rencontre se terminera logiquement par une rapide assemblée générale occasion de faire un bilan, de préparer les évolutions et d’encourager, ceux qui sont assez motivés et disponibles, à venir participer à "l’organisation" du Café Politique
Entre masturbation intellectuelle et engagement partisan :
A quoi sert le Café Politique ?
Nos démocraties représentatives concentrent l’essentiel de l’acte politique citoyen dans les élections. Les plus engagés s’inscrivent dans un parti, ce qui permet de valider par un vote interne le choix du projet concocté par les dirigeants et de choisir les candidats aux élections. Le citoyen de base se contente de choisir entre les candidats proposés celui qui lui paraît le plus acceptable. Pendant longtemps l’électeur se contentait de voter pour celui qui correspondait le mieux à ses choix politiques personnels. Depuis 2002, il semble absolument nécessaire de tenir compte des effets indirects de son choix, véritable casse tête qui conduit, assez logiquement, nos démocraties vers le bipartisme. Dans cette logique, en France, pour être efficace il faudrait prendre sa carte à l’UMP ou au PS !
Nos démocraties ne se réduisent pas encore totalement à l’aspect représentatif. La récente crise du CPE a encore montré que la "rue" et les actions "dures" de jeunes pouvaient faire reculer un gouvernement, qui avait pourtant un soutien total et massif de l’Assemblée Nationale. Mais la répression très dure sur les étudiants engagés dans ces actions qui a suivi montre que la tendance est de réduire les marges de manœuvre de ceux qui veulent se faire entendre autrement que par les urnes. Le vocabulaire se durcit, "prise d’otage" et "terrorisme" sont des termes de plus en plus souvent utilisés pour qualifier des actions qui paraissaient avant comme des actions légitimes. Même l’encadrement des manifestations de rue augmente, occuper la rue est de plus en plus présenté par le pouvoir et les médias comme portant atteinte à la liberté de ceux qui veulent se déplacer.
Le forum moderne n’est plus la grande place où les citoyens pouvaient directement participer aux choix de la société, c’est devenu un espace fractal hyper complexe. Les grands médias et les instituts de sondages semblent les pièces maîtresses de l’édifice, leur rôle est incontestable et le "politique" a toujours la tentation d’utiliser ces outils comme moyen de propagande ou de manipulation de l’opinion. Quelques exemples récents comme l’élection de 2002, le référendum sur le traité constitutionnel, ou la tentative d’imposer le CPE montrent qu’il ne faut pas croire le discours médiatique dominant et qu’il faut se méfier des sondages. L’opinion publique se construit de manière complexe avec les lectures et les expériences de chacun, dans des débats avec les proches ou en public. Le rôle d’Internet n’a échappé à personne pendant la campagne référendaire de même de nombreux lieux de débats publics non contrôlés par les partis sont apparus ces dernières années. Ce soir c’est sur leur rôle dans le jeu politique que nous nous interrogerons. Évidemment nous aborderons cette question à travers l’expérience du Café Politique.
Faut-il se contenter de discuter des problèmes politiques du moment en les transformant en questions universitaires ? Cela permettant aux participants de construire une opinion élaborée. Faut-il, quand des opinions relativement consensuelles émergent, aller plus loin ? Cela pouvant aller de la diffusion d’un compte rendu pour défendre les idées exprimées au soutien d’actions concrètes.
Notre interrogation sur l’utilité et le rôle du Café Politique portera une fois de plus sur notre capacité d’agir politiquement. Y a-t-il encore une place entre le terrorisme et les grands groupes financiers actionnaires des principaux outils qui permettent de "construire" l’opinion ? Présentée comme le meilleur système, la démocratie, issue de quelques principes solides, ne perd t-elle pas le contact avec le peuple et n’est-elle pas en train de se transformer en idéologie qui permet de tout justifier ; inégalités, guerres, désastres écologiques, etc... ?
Une citation pour terminer : "J’appartiens à une génération qui, pendant des années, a essayé de trouver la force, le leader politique, bref le bon porte-parole qui permettrait de donner sens et forme à tout ce que pensait la société civile. Cela n’a pas marché. Il faut inventer une démocratie d’interaction entre société civile et société politique, entre critique sociale et projets de réformes." Pierre Rosanvallon