Invité : Sébastien Dejean
Statisticien ingénieur de recherche à l’institut de mathématiques
Lundi 12 octobre 20h45
En visio avec ZOOM
Nos sociétés modernes fabriquent énormément de données. Certaines sont considérées comme des biens privées, certaines sont des données publiques plus ou moins accessibles, mais trop peu sont considérées comme un bien commun qui doit servir l’intérêt général. Souvent elles sont mises en avant par les médias ou par les gouvernants pour alimenter le débat public ou pour justifier des prises de décisions. Très souvent ces données sont présentées comme du réel à l’état brut, sans rendre compte des incertitudes et sans expliciter les hypothèses du modèle dans lequel ces données prennent un sens.
Dans les débats, la légitimité sociale de celui qui s’exprime remplace en général toute analyse sur l’origine, la présentation ou l’interprétation des données. Les controverses scientifiques lorsqu’elles recoupent des enjeux politiques sont le plus souvent biaisés par les puissances étatiques ou économiques, qui grâce à leurs moyens influencent la recherche, les experts et les médias.
La démocratie, dès sa naissance en Grèce au moment même où émergeait la rationalité scientifique, a mis en avant l’importance du débat rationnel et argumenté avant un vote. Aujourd’hui le débat public passe plus par la médiation de la presse, de la télévision et des réseaux sociaux réels ou virtuels, que par le débat sur la place publique, mais le fond reste le même : pour être citoyen c’est nécessaire d’être capable de comprendre les enjeux politiques pour pouvoir peser sur les choix qui engagent l’intérêt collectif
"Penser juste première exigence morale" écrivait Pascal, mais les résultats scientifiques ne sont pas pour autant l’alpha et l’oméga de la vie en société, les valeurs humaines et sociales que tout un chacun élabore au cours de son vécu et à travers ses multiples appartenances, sont déterminantes pour les choix politiques. Une bonne articulation entre scientifiques, experts, médias et citoyens reste cependant, depuis l’époque des lumières, un des fondements de notre projet de société.
Ne sommes-nous pas en train de perdre la confiance dans un système politique qui réduit trop la démocratie au mécanisme formel du processus électoral ? Plutôt que d’accuser sommairement la montée du populisme et du complotisme, ne faut-il pas réinterroger en profondeur la piètre qualité des débats dans nos démocraties libérales ?
Sébastien Dejean, statisticien à l’institut de mathématiques de Toulouse, à partir de quelques exemples récents, introduira le débat.
Toutes les contributions au débat seront les bienvenues et seront placées sur le site : http://lecafepolitique.free.fr/ . Vous pouvez d’ores et déjà les envoyer à lecafepolitique@free.fr
A lire : https://theconversation.com/statist...
https://www.lemonde.fr/sciences/art...
A écouter : https://www.franceculture.fr/emissi...
Visio
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