Lundi 12 février 2018 - 20h45
Salle du centre culturel des Mourlingues à Balma
Invitée : Anne Isla
Maître de conférence en sciences économiques et chercheuse au Laboratoire d’Etude et de Recherche sur l’Economie, les Politiques et les Systèmes Sociaux
Entrée libre
Suite aux travaux d’une centaine d’économistes sur l’accroissement des inégalités, l’éditorial du journal Le Monde du 15/12/2017 titrait : "La démocratie sapée par les inégalités". Suite à cette étude Le Figaro ne voyait pas péril en la demeure et avait publié la veille un article intitulé : "En Europe, les inégalités augmentent moins qu’ailleurs’". Des aspects plus spécifiques, comme les inégalités territoriales ou hommes/femmes, occupent aussi périodiquement le champ médiatico-politique, mais globalement l’impression dominante est que le pouvoir politique, sur ces questions, n’a ni la main, ni la volonté. La droite n’a jamais fait de l’égalité une question prioritaire, et la gauche après l’espoir de 1981 a rapidement renoncé à mettre ce combat au cœur de son projet politique. Aujourd’hui : « La lutte contre les inégalités n’est pas une priorité du gouvernement » titrait Le Figaro le 28/12/2017 en citant Gaspard Gantzer, l’ancien conseiller en communication de François Hollande et selon l’OFCE les mesures proposées par ce gouvernement accentueront probablement les inégalités.
Si l’égalité des droits est acquise pour les citoyens français, un "non citoyen" n’a le plus souvent que le petit bouclier des "droits humains" pour se protéger. Même si l’égalité des droits est toujours affirmée, le comportement de la police et le fonctionnement du système judiciaire ne sont pas exempts de pratiques discriminatoires. Au delà du droit, les inégalités existent quasiment partout, dans le patrimoine, les revenus, l’éducation, la santé ou l’accès aux services. Malgré toutes les déclarations d’intentions successives, les inégalités ne se résorbent pas et ont même tendance à augmenter. Les logiques économiques et financières mondiales actuelles favorisent les plus riches et les politiques de redistributions, au centre du projet social-démocrate, sont présentées comme incompatibles avec le récent accroissement de la dette publique.
L’accès au débat public et à la construction idéologique d’un projet politique est toujours une égalité de droit, mais n’est déjà plus égalitaire dans les faits. Les inégalités économiques ainsi que la financiarisation des médias et des réseaux sociaux mettent en cause la validité des processus électoraux. L’égalité est au cœur de l’idéal démocratique et de notre devise républicaine, comment se fait-il que nous acceptions autant d’inégalités ?
Nous vous invitons à venir nombreux pour en débattre.
Le Centre Culturel / centre de loisirs des Mourlingues à Balma : http://www.openstreetmap.org/?mlat=...
Vous pouvez envoyer une contribution sur ce thème à lecafepolitique@free.fr qui sera placée sur le site : http://lecafepolitique.free.fr/
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