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  Leçons d’histoire

lundi 9 mai 2022, par Stuart Walker

On pourrait résumer l’histoire de l’humanité en trois mots : guerre, guerre et guerre. Depuis l’Antiquité des groupements d’hommes n’ont cessé de s’organiser pour dominer, voire éliminer, d’autres groupements de leurs congénères qui ne leur convenaient pas. L’inventivité du cerveau humain n’a toujours pas inventé le moyen de couper court le cercle vicieux de ces conflits mortifères.

Ne serait- ce qu’en Europe les traités successifs de Westphalie, de Versailles, et de Yalta ont eu l’objectif de tourner la page et d’entériner l’idée qu’ils venaient de négocier le dernier der des ders. Mais avec un succès tout relatif.

Il est cependant possible d’imaginer qu’on progresse, à petits pas, vers un monde meilleur. Un élément positif se trouve, comme le dit Didier Daeninckx ,  dans une meilleure reconnaissance des vérités du passé. Là ou d’autres chefs d’état recomposent une histoire de leur pays pour gommer les événements peu glorieux, celui de la France a fait acte de repentance pour les crimes de guerre commis en Algérie. Le sentiment de la supériorité blanche en Amérique semble reculer devant le mouvement « Black Lives Matter » et l’élection, ou nomination, à des postes de responsabilité de descendants d’esclaves.

Beaucoup voudraient déboulonner les statues d’hommes éminents du passé qui se seraient compromis dans la traite ou des guerres d’agression. Une réaction plus raisonnable serait de rééquilibrer le tableau avec davantage d’hommes et de femmes ayant œuvré, plus modestement, pour la paix. Tous les mémoriaux et gestes qui rappellent que l’homme n’est pas qu’un prédateur devraient être aussi sacro-saints que las cathédrales. Cela passe par des prix Nobel de la Paix, par les cimetières des plages d’Omah et Utah en Normandie, par les commémorations des armistices ainsi que l’entrée des dépouilles de Joséphine Baker au Panthéon. Ce qui serait utile également serait que l’étude de l’histoire ait une place dans les cursus scolaires et académiques aussi importante que les matières scientifiques.

Les conventions internationales et les définitions des crimes de guerre peuvent paraître académiques puisqu’il est peu probable qu’elles soient respectées par les dictatures. Mais elles sont un moyen de condamner et éventuellement isoler les auteurs d’abus. On peut noter que les Casques Bleus et les troupes français sont professionnels, et formés à résister aux tentations aux exactions. Ce qui les distingue d’autres qui sont officiellement félicités. Aldous Huxley disait que la fin ne justifiait pas les moyens, parce que les moyens déterminent la fin.

 Dans son roman « 1984 » Georges Orwell avait décrit très lucidement la façon dont les dictateurs s’acheminent vers le pouvoir absolu. Ils sont nombreux aujourd’hui à renouveler leur mandat par des élections qui ne le sont que de nom. A ses débuts Putin était soutenu par Soljenitsyne, et portait l’espoir d’une consolidation du Perestroïka. La récente candidate aux présidentielles en France, qui ne tarit pas de promesses d’égalité et de fraternité, a hérité d’un parti dont le fondateur considérait que le Shoah était un détail de l’histoire.

Une des garanties de l’état de droit est la liberté de la presse. Savoir c’est pouvoir. Les populistes s’appuient sur le soutien de ceux qui ont le moins de bagage historique et social. Sans la manipulation de l’État, une majorité des Russes souhaiteraient sans doute vivre en paix avec leurs voisins.

Une des plus grandes menaces que confronte la presse aujourd’hui est le pouvoir des médias sociaux. La tendance est soulignée par la récente acquisition par Elon Musk de Twitter, organe dont les bénéfices avaient fondu à la suite de la suppression par son ancien PDG du compte de Trump. Musk est un avocat de la liberté absolue d’expression, quel que soit le contenu. Il peut l’être, puisque la loi américaine le protège contre toute poursuite, ce qui ouvre la porte à toutes les formes de harcèlement, d’incitation à l’insurrection ou à la haine raciale. L’Europe et l’Angleterre ont pris les devants avec une réglementation qui affirme que ce qui est interdit sur la place publique doit l’être également sur les médias.

Si nous sommes ce que l’histoire a fait de nous, nous faisons ce que nous léguerons aux futures générations. Aucune guerre n’a jamais été dévoilée avec autant de détails que celle qui se déroule actuellement à nos portes. La communication électronique permet au monde entier de savoir ce qui se passe. Contrairement au passé ou il était possible de dire à propos des camps de concentration ou du goulag que « on ne savait pas ».

Malgré la réticence d’une poignée de pays, l’invasion russe a été très majoritairement condamnée par les Nations Unies. Les actions minutieuses et laborieuses des médecins légistes sur place devraient permettre d’établir des preuves d’atrocités utilisables par un tribunal international. Même si Putin n’est pas présent, il lui sera très difficile de se racheter un code de bonne conduite. Le monde libre avait deux options classiques : l’apaisement ou la confrontation. La première n’a pas empêché les annexions successives par le 3ème Reich en 1939. Le président américain a probablement eu raison de dire que la deuxième déclencherait la troisième guerre mondiale. La solution adoptée est un entre deux : des sanctions massives, couplées à l’armement du pays agressé. Avec l’objectif de minimiser sérieusement le pouvoir militaire, politique et économique de l’agresseur.

Cette approche comporte de grands risques : de terribles souffrances subies par le peuple ukrainien ; un dictateur acculé qui s’acharne et met à l’exécution ses menaces de rétorsion « sans précédent » ; une humiliation de la Russie qui pourrait redoubler sa soif de revanche ; de très lourdes conséquences sur l’économie mondiale et le combat contre le dérèglement climatique…. Mais l’espoir existe qu’à terme un nouveau régime amènera la Russie à reprendre ses échanges commerciaux avec autrui, en faisant bénéficier sa population de son potentiel de prospérité. Et à reconnaître quelques vérités historiques, comme le fait que leur pays avait signé un pacte Germano-Soviétique, avant de combattre côte à côte avec les Américains à Stalingrad. 

Les conventions internationales et les définitions des crimes de guerre peuvent paraître académiques puisqu’il est peu probable qu’elles seront respectées par les dictatures. Mais elles sont un moyen de condamner et éventuellement isoler les auteurs d’abus. On peut noter que les Casques Bleus et les troupes français sont professionnels, et formés à résister aux tentations aux exactions. Ce qui les distingue d’autres qui sont officiellement félicités. Aldous Huxley disait que la fin ne justifiait pas les moyens, parce que les moyens déterminent la fin.

Dans son roman « 1984 » Georges Orwell avait décrit très lucidement la façon dont les dictateurs s’acheminent vers le pouvoir absolu. Ils sont nombreux aujourd’hui à renouveler leur mandat par des élections qui ne le sont qu’en nom. A ses débuts Putin était soutenu par Soljenitsyne, et portait l’espoir d’une consolidation du Perestroïka. La récente candidate aux présidentielles en France, qui ne tarit pas de promesses d’égalité et de fraternité, a hérité d’un parti dont le fondateur considérait que le Shoah était un détail de l’histoire.

Une des garanties de l’état de droit est la liberté de la presse. Savoir c’est pouvoir. Les populistes s’appuient sur le soutien de ceux qui ont le moins de bagage historique et sociale. Sans la manipulation de l’état une majorité des Russes souhaiteraient sans doute vivre en paix avec leurs voisins.

Une des plus grandes menaces que confronte la presse aujourd’hui est le pouvoir des média sociaux. La tendance est soulignée par la récente acquisition par Elan Musk de Twitter, organe dont les bénéfices avaient fondu à la suite de la suppression son ancien PDG du compte de Trump. Musk est un avocat de la liberté absolue d’expression, quel que soit le contenu. Il peut l’être, puisque la loi américaine le protège contre toute poursuite, ce qui ouvre la porte à toutes les formes d’harcèlement, d’incitation à l’insurrection ou à la haine raciale. L’Europe et l’Angleterre ont pris les devants avec un réglementation qui affirme que ce qui est interdit sur la place publique doit l’être également sur les media. Si nous sommes ce que l’histoire a fait de nous, nous faisons ce que nous léguerons aux futures générations. Aucune guerre n’a jamais été dévoilée avec autant de détail que celle qui se déroule actuellement à nos portes La communication électronique permet au monde entier de savoir ce qui se passe. Contrairement au passé ou il était possible de dire à propos des camps de concentration ou du goulag que « on ne savait pas ».

Malgré la réticence d’une poignée de pays, l’invasion russe a été très majoritairement condamnée par les Nations Unies. Les actions minutieuses et laborieuses des médecins légistes sur place devraient permettre d’établir des preuves d’atrocités utilisables par un tribunal international. Même si Putin n’est pas présent, il lui sera très difficile de se racheter un code de bonne conduite. Le monde libre avait deux options classiques : l’apaisement ou la confrontation. La première n’a pas empêché les annexions successives par le 3è Reich en 1939. Le président américain a probablement eu raison de dire que la deuxième enclencherait la troisième guerre mondiale. La solution adoptée est un entre deux : des sanctions massives, couplées à l’armement du pays agressé. Avec l’objectif de minimiser sérieusement le pouvoir militaire, politique et économique de l’agresseur.

Cette approche comporte de grands risques : de terribles souffrances subies par le peuple ukrainien ; un dictateur acculé qui s’acharne et met à l’exécution ses menaces de rétorsion « sans précédent » ; une humiliation de la Russie qui pourrait redoubler sa soif de revanche ; de très lourdes conséquences sur l’économie mondiale et le combat contre le dérèglement climatique…. Mais l’espoir existe qu’à terme un nouveau régime amènera la Russie à reprendre ses échanges commerciaux avec autrui, en faisant bénéficier sa population de son potentiel de prospérité. Et à reconnaître quelques vérités historiques, comme le fait que leur pays avait signé un pacte Germano-Soviétique, avant de combattre cote à cote avec les Américains à Stalingrad.