Le Café Politique

Parce que le citoyen doit penser pour être libre !
  • Rubrique
  •   G58 Copenhague : la mondialisation à l'épreuve du climat.

    Lundi 7 décembre 20h45

    Salle de réception du stade de Balma

    Invité : Alain Ciekanski

    Animateur du Collectif Copenhague-31

    Collectif créé sur la base du manifeste Urgence Climatique, Justice Sociale (Voir le site : http://climatjustice.org )

    Il y a quarante ans on causait du climat dans la file d’attente de la boulangerie du quartier... Du 7 au 12 décembre l’ONU organise un sommet mondial sur le climat à Copenhague. Pour les scientifiques du GIEC la cause déterminante du réchauffement climatique actuellement constaté est, avec une probabilité supérieure à 90%, l’excès d’émission de gaz à effets de serre liée à l’activité humaine. Même si certains sceptiques estiment qu’il y a peut-être d’autres causes, face à la certitude des difficultés économiques et géopolitiques liées à ce réchauffement, les gouvernants du monde entier ont décidé de prendre des mesures pour diminuer sensiblement la quantité de gaz à effets de serre dans l’atmosphère, afin de contenir la progression des températures à 2°C.

    Si sur les grandes orientations la convergence est maintenant acquise, les divergences sont plus que jamais présentes sur les objectifs chiffrés, et la répartition des efforts à faire. Les chiffres proposés sont pour l’instant très en deçà des nécessités mises en avant par les modèles des experts du GIEC. L’enjeu de la répartition est encore plus problématique. Le premier réflexe de demander à chaque pays de réduire d’un certain pourcentage sa production d’émission de gaz à effets de serre n’est pas acceptable par les pays les plus pauvres, qui avec raison invoquent le principe pollueur/payeur. La logique est donc de demander aux pays les plus riches, qui ont profité, grâce aux énergies fossiles, d’un fort développement économique, de faire un énorme effort de réduction et d’aider financièrement les autres pour qu’ils puissent continuer à se développer sans trop produire de gaz à effet de serre.

    Cette négociation mondiale rencontre la même difficulté que le débat sur la taxe carbone en France : comment allier la nécessité de réduction avec l’impératif de justice sociale ? Peut-on modifier les pratiques quotidiennes de milliards de personnes sans revoir les fondements idéologiques de la mondialisation et les structures de domination construites par une modernité productiviste ?

    Partager le monde en pays riches, pays émergents et pays pauvres sert à comprendre les grands enjeux, mais les différences dans chaque groupe sont très importantes et dépend très souvent des contraintes de politique intérieure. Si les riches acceptent de "payer" le changement de cap, il ne sont pas vraiment pressés de le faire et ils aimeraient le faire a minima, rejetant la responsabilité de l’urgence sur les pays émergents. Si la Chine, par sa très forte croissance, augmente très rapidement ses émissions de gaz à effets de serre, c’est aussi pour fabriquer les multiples objets qui servent à satisfaire les envies de consommation des pays développés. Les mandats des négociateurs européens ont été fixés par le Conseil européen. On peut se demander dans quelle mesure ils représentent bien la volonté des peuples qu’ils sont censés représenter. Le dynamisme des chercheurs et des associations permet heureusement de remettre un peu de citoyenneté dans ce débat qui ne doit pas être laissé aux technocrates et aux "grands élus". C’est dans cette logique que nous vous invitons à participer au café Politique de ce lundi 7 décembre