Le Café Politique

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  • Rubrique
  •   J76 Quel cap pour François Hollande ?

    Invité : Jérémie Nollet

    Maître de conférences en science politique

    Sciences-Po Toulouse / LaSSP (EA 4715)

    Lundi 15 octobre 20h45

    Salle de réception du stade de Balma

    François Hollande a démontré pendant la campagne électorale sa capacité à comprendre les enjeux politiques du moment. Dans les premiers mois de sa présidence, il a assumé sans aucune difficulté les responsabilités liées à sa charge. Pourtant un malaise plus ou moins entretenu par ses adversaires politiques, mais aussi par les médias, semble s’installer. François Hollande n’aurait pas de cap et se contenterait de la gestion des affaires courantes. Promesses de campagne mal évaluées, maladresses de certains ministres, erreurs de communication ont certes renforcé cette impression et accentué la baisse dans les sondages, mais au-delà de l’aspect conjoncturel on peut se demander si la social-démocratie a bien une vision à long terme. Dans un contexte de crise financière, économique et énergétique, avec en outre des perspectives environnementales très délicates, peut-on se contenter d’une gestion honnête du quotidien et d’attendre le retour de la croissance ? La gauche peut légitimement imposer un effort fiscal pour les classes aisées et réduire un peu le train de vie de l’État, ces indispensables mesures sont adaptées au court terme, mais ne sont pas suffisantes pour espérer relancer durablement la dynamique économique et éponger la dette. Les quelques mesures sociétales, même si elles vont satisfaire une part de l’électorat, ne feront qu’acter dans le droit l’évolution des mentalités. La nécessaire transition écologique, indispensable pour garantir la durabilité de l’accord avec EELV n’est amorcée qu’a minima. La volonté politique de redynamiser l’Europe et de réorienter le pacte budgétaire européen semble se dissoudre, comme c’était prévisible, face à l’inertie des autres pays de la Communauté...

    Prudence et lenteur ne sont certainement pas le seul fait du tempérament du Président. Le Parti Socialiste, après de multiples compromis avec le néo-libéralisme ambiant, n’a peut-être plus la force, dans le réel du pouvoir, de proposer un nouveau contrat social, acceptable par l’opinion publique, par ses alliés d’EELV et par le Front de Gauche. Le Président sera-t-il capable, comme le demande Stéphane Hessel dans la motion qu’il propose au congrès du PS, d’aller plus vite et plus loin ou s’orientera-t-il vers un consensus anesthésiant pour limiter les risques de dégâts électoraux aux municipales de 2014 ? La question mérite débat. Pour nous aider dans notre réflexion nous avons invité Jérémie Nollet. Maître de conférences en science politique à Sciences-Po Toulouse et chercheur au LaSSP , c’est un spécialiste du rôle des médias et de la communication dans les champs politique et administratif. Sa présence nous sera bien utile pour comprendre comment, en si peu de temps, François Hollande et son équipe ont perdu une bonne partie du capital confiance accumulé pendant la campagne électorale.

    François Saint Pierre

    Les références précises des ouvrages citées pendant le débat par Jérémie Nollet.

    1) Sur l’état actuel du parti socialiste

    Pour une analyse détaillée, voir Rémi Lefebvre - Frédéric Sawicki, La Société des socialistes. Le PS aujourd’hui, Ed. du Croquant, 2006 : http://atheles.org/editionsducroqua...

    Pour une analyse actualisée : Rémi Lefebvre, Les primaires socialistes. La fin du parti militant, Ed. Raisons d’agir, 2011 http://www.homme-moderne.org/raison...

    2) Sur les "pièges" du concept de "populisme" :

    Annie Collovald, Le « populisme du FN », un dangereux contresens, Ed. du Croquant, 2004 : http://atheles.org/editionsducroqua...