Le Café Politique

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  •   G55 Nicolas Sarkozy ; deux ans et un peu plus après l'élection présidentielle

    Lundi 15 juin 20h45

    Salle de réception du stade de Balma

    À 19h : APERO-REPAS

    Au bar du stade de Balma. Dans le style des repas de quartier, chacun s’il le peut amène un plat, le Café Politique offrira des boissons...

    À 22h45 : assemblée générale, bilan de l’année et perspectives

    En mai 2007, après une campagne dynamique basée sur la promesse d’un renouveau de la pratique politique, Nicolas Sarkozy a été élu, par 53% des français, Président de la République. L’affirmation d’un comportement différent de celui de son prédécesseur a été vite justifiée par une soirée au Fouquet’s, par une mini croisière sur le yacht de Vincent Bolloré et par un épanchement excessif de sa vie privée dans les médias. La volonté de changement s’est aussi rapidement traduite par un interventionnisme élyséen tous azimuts, qui a réduit le rôle du premier ministre à celui d’un simple "collaborateur". De nombreuses réformes ont été lancées et l’activisme présidentiel a trouvé son point d’orgue pendant la présidence française de l’Union Européenne. Si l’heure du bilan n’est pas encore venue, il est déjà possible d’analyser les premières tendances de son quinquennat.

    L’opinion publique, mesurée à travers les sondages d’opinion, ne semble pas très favorable à ce début de mandat, mais les chiffres sont assez comparables à ceux des précédents présidents. Les élections européennes, qui ne motivent pas particulièrement les français, ne s’acheminent pas vers un désaveu de la politique présidentielle. La classe médiatique est critique du côté des éditorialistes, mais assez complaisante du côté des grands médias de masse. La crise actuelle a augmenté la tension sociale et le gouvernement doit gérer au cas par cas des situations très difficiles, mais là aussi le bilan relatif est assez favorable. En effet la France, grâce à son vieux modèle social, encaisse pour l’instant la crise plutôt mieux que les autres. Nicolas Sarkozy, considéré comme le principal responsable de la politique gouvernementale, est la cible privilégiée de tous les partis autres que l’UMP, pourtant aucun de ses adversaires politiques ne semble totalement crédible pour pouvoir lui succéder. Bayrou et le MODEM arrivent à jouer un rôle important dans le jeu politique, mais sans être pour l’instant perçu comme une véritable alternative. Le PS n’en finit pas de solder ses dissensions et se retrouve plombé par toute la clique d’anciens dirigeants qui vont soutenir le Président, pour glaner quelques postes. Les partis plus contestataires provoquent souvent de la sympathie, mais ne semblent pas, pour l’instant, avoir la moindre possibilité d’accéder au pouvoir.

    Malgré des comportements maladroits ou excessifs, et malgré des reformes bâclées qui donnent l’impression à chaque fois de nécessiter les forceps pour passer au parlement, l’avenir du Président se présente, pour pas mal d’analystes politiques, sous des auspices favorables. Dans le fond il respecte le contrat pour lequel il a été élu : l’idéologie néolibérale et sécuritaire qui a implicitement guidé sa campagne est, petit à petit, en train de se traduire dans le réel de la vie sociale. Nicolas Sarkozy est là par la force du suffrage universel et il respecte ses promesses ! En 2007 la France a voté pour un Président qui avait pour modèle G.W. Bush, et qui par exemple voulait comme son modèle baisser les impôts des riches. La crise a bien montré que cette idéologie d’inspiration néoconservatrice était obsolète. Casser le service public pour faire des économies, à l’heure des milliards prêtés aux banques, fait un peu ridicule, alors que c’est justement la force de notre secteur public qui nous permet d’amortir les effets négatifs de la crise économique. Vouloir accélérer la libéralisation et la dérégulation du système conduit à mettre dans la rue les personnels de santé et de justice, les chercheurs, les universitaires et tous les citoyens qui préfèrent la solidarité pour affronter les difficultés économiques plutôt que la concurrence. La volonté affichée lors du Grenelle de l’Environnement de prendre à bras le corps la question écologique s’est rapidement enlisée dans un immobilisme quasi-total, fortement encouragé par le lobbying industriel qui veut bien faire de la "publicité verte", mais pas réellement changer ses pratiques. Accentuer le contrôle social, le dirigisme et la répression, peut dans un premier temps satisfaire les franges les plus conservatrices de l’électorat, mais ne peut que conduire les démocrates à devenir circonspects face aux multiples dérapages. Ce n’est peut-être pas le Président en tant que tel qui est en cause, mais la faiblesse de notre fonctionnement démocratique, qui ne nous a pas conduits à faire émerger au cours de la précampagne électorale une équipe politique mieux adaptée aux temps difficiles qui nous attendent. L’équipe du Café Politique


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    - La salle de réception du stade de Balma se trouve derrière les tribunes du stade au premier étage. Le stade est près de la sortie de la rocade N°16 (Balma / Soupetard) au premier Rond point en direction de Balma. Il y a un grand parking à l’entrée du stade.