Le Café Politique

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  Rentrée sociale et politique en France

jeudi 9 septembre 2004, par François Saint Pierre

Déjà trois mois depuis le dernier Café Politique. Les vacances ne sont plus aussi longues que dans le temps, surtout pour les politiques qui profitent du changement de rythme pour peaufiner leurs stratégies ou pour faire passer des lois et des idées plus ou moins "tordues", en espérant que le citoyen, assoupi par la torpeur ambiante, n’y prêtera pas attention. Un peu de flottement dans l’air, pas un grand sujet qui domine l’actualité mais beaucoup de craquements plutôt sinistres. Les élections décisives pour le pays ne sont pas prévues dans un avenir proche, c’est donc le moment idéal de prendre le temps d’analyser les conséquences de la politique conduite par le gouvernement et de réfléchir aux enjeux stratégiques pour demain. Impossible dans notre pays de parler politique sans passer par les hommes qui incarnent les choix, on essaiera pour autant de ne pas trop s’enliser dans la "politique politicienne". Derrière les noms, qui occupent un peu trop les médias, on tentera de décortiquer les choix idéologiques qui les propulsent sur le devant de la scène et les forces qui les soutiennent.

Quelques pistes :

- Vote de la loi réformant la Sécurité Sociale. Loi qui ne fait que proposer quelques efforts et quelques restrictions aux usagers, sans traiter les problèmes de fond, ni résoudre les problèmes financiers à moyen terme ;
- Nomination de la Commission Européenne avec le portugais libéral Barroso à sa tête, qui en conformité avec le résultat des élections de juin s’est entouré d’une majorité de commissaires favorables au modèle néo-libéral. Au Parlement, accord entre le groupe socialiste et la majorité libérale (sans l’appui des socialistes français, il est vrai) pour se partager la présidence moitié-moitié, pendant la législature ;
- Débat au sein du PS et division à propos du projet de Constitution européenne, les militants devant être consultés courant novembre, ce débat divise non seulement la droite et la gauche mais aussi la plupart des partis ;
- Perte d’autorité de Raffarin, incapable de définir une ligne politique claire, annonçant des choix (amnistie fiscale et étalement du rattrapage du SMIC sur deux ans), qu’il est obligé de retirer, lui-même, quelques jours plus tard.
- Affrontement (au moins, au niveau des discours !) entre les priorités de Sarkozy : diminuer les déficits et remboursement de la dette et celles de Borloo : priorité à la cohésion sociale.
- Tension entre Chirac et Sarkozy au sujet de la présidence de l’UMP ("Je décide et il exécute"), mais qui a abouti "in extremis" à un accord tactique ;
- Passage en force de la loi de décentralisation, par l’article 29-3. Avec des transferts de compétences vers les collectivités territoriales, mais suscitant beaucoup d’inquiétudes sur le transfert des moyens ;
- Services publics : changement de statut d’EDF-GDF et privatisation de la POSTE, service minimum ;
- Débat sur les 35 heures, chantage aux délocalisations, productivité du travail en France et positionnement de la gauche sur ces questions ;
- Sur fond d’actes racistes et de vandalismes dans des cimetières, trois affaires qui obligent à réfléchir sur les précipitations de la presse et des hommes politiques, ainsi que sur les réflexes conditionnés de notre société, à propos du racisme : la fabulatrice Marie Leblanc, les agressions d’un déséquilibré psychologique et l’incendie d’un centre social juif par un bénévole issu lui-même de la communauté juive.
- Universités d’été fin août des Verts, de la LCR, d’ATTAC et des grands partis ;
- Dans la presse et l’édition, concentrations monstres entre les mains des industriels de l’armement et du bâtiment
- Enlèvement des deux journalistes français, terrorisme international.... et les multiples interrogations sur les ambiguïtés des prises de positions françaises.
- etc.