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  Pour une citoyenneté régionale

jeudi 1er octobre 2015, par François Saint Pierre

Le 6 et 13 décembre 2015, les électeurs choisiront les conseillers des régions, dont les contours et les compétences viennent d’être redéfinis par la récente loi portant sur la nouvelle organisation du territoire. A deux mois de l’élection, la seule chose qui semble intéresser les médias est la possible victoire de Marine Le Pen dans le Nord - Pas de Calais- Picardie. Pas étonnant que plus de la moitié des jeunes affirment ne pas être au courant de ces élections, dont le seul intérêt mis en avant par la classe politique est sa valeur de sondage grandeur nature sur les tendances politiques du moment.

L’ambition affichée il y a presque deux ans par le Président de la République de faire un big-bang territorial a finalement accouché d’une réforme très mesurée, qui ne simplifie absolument pas le millefeuille territorial. Sans aucun débat public préalable la région Midi-Pyrénées a été fusionnée avec Languedoc-Roussillon. De Tarbes à Nîmes, de Cahors à Perpignan pas facile de construire une citoyenneté régionale. La suppression de la clause de compétence générale, qui peut se comprendre dans une logique d’économie budgétaire, montre bien que la logique de cette réforme n’est pas celle annoncée de la décentralisation et de l’autonomie des régions.

Pourtant si l’appartenance régionale semble marginale pour la plupart des citoyens, son importance est en pratique non négligeable. La possibilité d’impulser une économie novatrice, d’organiser efficacement les déplacements ou de peser sur l’égalité des territoires méritent largement l’attention des électeurs. Le budget régional n’est pas très important en termes de pourcentage du PIB, mais il correspond à des compétences qui laissent des marges de manœuvres aux élus pour orienter la politique de la région.

Les diverses listes candidates à ces élections seront-elles capables de mener une campagne suffisamment dynamique pour impulser un sentiment d’appartenance à une communauté de destin ? Pour cela il faut arriver à démontrer que la solidarité régionale est un atout et non une contrainte. Ouvrir le champ des possibles ne se fera pas en alignant une liste de promesses, mais en proposant un projet d’avenir cohérent.