Le Café Politique

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  Compte rendu du débat.

mercredi 16 mai 2007, par Annie-Claude Verchère

La France entre deux élections

Lundi 14 mai 2007

La réflexion a porté sur la forte participation à l’élection présidentiel, les deux campagnes avec leurs atouts et leur manque, les valeurs de la République (comme l’individualisme face à l’engagement collectif), l’Europe, la mondialisation, le rôle des médias, le devenir de la Gauche… Pourquoi une forte participation, et un lundi 7 mai ordinaire, avec peu de paroles d’analyse à gauche ?, est-ce un feu d’artifice passager ou une reprise de conscience de la politique ? Dans cette campagne, la Droite a su parler de valeurs, des symboles en les théorisant, avec un projet concret, un engagement sur des poins précis.

La Gauche est partie très tard sans réflexion sur les valeurs, ni théorisation, ni projet concret, cependant Ségolène Royal a obtenu sur son nom deux millions de votants de plus que Mittérand. La Droite a su donner l’envie d’aller voter en donnant à la population un choix de société à faire ( la Gauche aussi…). Egoïsme, individualisme, repli sur la France, on constate un repli de la société française sur elle-même, des français sur leur vie, ceci lors du non au référendum, lors des questions posées dans les débats lors de cette campagne.

L’un d’entre nous a expliqué cette mobilisation par le fait que les quatre premiers candidats partageaient le même constat : « la France va mal », mais les analyses sont elles différentes, comme les propositions. Plusieurs explications des résultats : ceux qui voulaient « tout sauf Sarko, et d’autres « tout sauf Ségo », le non au Traité Constitutionnel Européen (TCE) qui pour certains a joué en faveur de Sarkosy, le vote utile qui a nui aux « petits » candidats ne donnant pas le droit à la parole à tous, le manque de débat au premier tour, le bipartisme imposé d’emblée par les médias..

La fiscalité n’a pas été traitée au fond, seules des mesures avec des effets faibles en intensité ont été proposées par la Droite, ISF ou bouclier fiscale( 1 à 2 milliards) alors que la dette publique est d’environ 1200 milliards, les intérêts annuels de 40 milliards et les impôts de 50 milliards

Y a-t-il une évolution de la société, un déplacement des frontières, une droitisation de la société sur un modèle américain, le Parti socialiste serait-il en train de se diviser, un parti social-démocrate, un parti à gauche ? Bayrou du centre droit évolue vers la gauche…. Concernant le vote des tranches d’âge de la population, à peu près autant de jeunes ont voté pour les deux candidats, à affiner par décennies

Un paradoxe existe entre participation et désintérêt et ceci peut être en partie expliqué par :
-  l’inquiétude écologique (1 milliard de personnes déplacées d’ici 30 à 40 ans)
-  le renouvellement d’une génération de politiques
-  une emprise médiatique énorme, avec un vocabulaire semblable à celui d’un événement sportif

Au cours de la campagne, la Gauche n’a pas osé être elle-même,, le bilan de la Droite n’a pas été abordé, peu ou pas de réaction à la part du génétique dans les déviances …

Le pouvoir des médias, la télévisions, les sondages, internet ont joué un rôle important. .

Des discussions ont porté :
- sur le sens des mots, comme le mot « charges », avec sa connotations négatives, alors que les cotisations permettent d’entendre solidarité.
-  ou celui des chiffres donnés, à comparer, à vérifier par des recherches variées
-  sur mai 1968 et ses apports sociaux : la mixité, la révolution des moeurs, la liberté de pensée (y aurait-il ce café politique ce soir ?) mais aussi un certain manque d’autorité, ce qui pour les enfants et les jeunes est structurant.

Les avis sur la politique internationale ou sur l’Europe étaient dans les programmes, les discours des candidats avec peu d’écart, des différences sur la manière d’agir, mais ces points ont peu étaient abords dans les débats avec les citoyens.

Les suites de cette élections :
-  à droite, les électeurs vont être aussi attentifs aux engagements pris
-  à gauche, * un combat sur les idées à construire dans le temps avec un travail rhétorique de fond, un débat intense, des idées qui s’affrontent * une pensée insuffisante sur la mondialisation Il est proposé que la Gauche travaille sur trois axes : * la régulation du libéralisme (régulation du capitalisme face à des intérêts supérieurs comme le changement climatique) * la culture et l’éducation : la Gauche se positionne du côté de la science, du savoir, (la première sélection est à l’école, Mai 68 n’a pas entraîné de laxisme si on regarde les programmes de mathématiques) * les rapports entre médias et politiques de gauche : l’espace public doit être conquis

Les défis du XXI° siècle ne se régleront pas dans l’hexagone, l’Europe est une réponse, un cadre géopolitique pertinent face à la Chine, aux USA….chacun de nous peut faire avancer cette idée autour de lui, mais il faut aussi que les moyens financiers suivent pour faire une Europe Sociale (seulement 1% du PIB actuellement y serait consacré, autre chiffre : 50 euros par français et par an) ; Que tous les européens soient des citoyens comme les autres au niveau social (Roumanie…) Les relations avec la Turquie sont un chantier à construire

Deux tendances se sont manifestées pour l’évolution de la Gauche :
-  un parti européen en créant un mouvement de gauche avec des sensibilités différentes, en recherchant des points d’accord, avec un projet commun ; la même proposition pourrait s’appliquer aux syndicats…malgré le socle des 125 propositions de la Gauche, qui sont toujours valables, ceci n’apas fonctionné pour ces élections présidentielles.
-  chaque parti de Gauche garde sa spécificité et « mène sa barque », et tous « se serrent les coudes » lors des élections. Deux mots définissent la gauche « solidarité et laîcité », mais ces valeurs sont aussi à d’autres…. Le Parti Socialiste a dit vouloir se donner du temps après les législatives pour analyser les faits, construire un projet, mieux se regrouper pur prendre le pouvoir.

L’un d’entre nous souhaite une situation optimale pour le pays, peu importe avec qui

Pas assez de personnes s’impliquent dans la vie de la société, des gens ont des idées, mais ne sont pas dans les partis. Le modèle de l’Angleterre est cité ; dès les élections passées, l’opposition s’organise, et met en place un contre gouvernement avec des spécialistes des différentes questions Certains manifestent leur étonnement de voir Sarkosy s’entourer de personnalités de gauche, avec des problèmes de compatibilités de position par rapport à la politique du gouvernement…

Maintenant les législatives arrivent, puis les municipales. Pour les législatives, deux tendances, il faut donner à Sarkosy les moyens de réaliser ses projets, pour d’autres, il y a nécessité de contre-pouvoirs, avec des choix stratégiques de répartition des richesses, des « charges »

Dans cette soirée, il a été noté la satisfaction de l’ouverture du café politique à la droite, de l’écoute et du respect de chacun

La prochaine réunion aura lieu le 24 mai au centre Culturel de Balma

Notes prises par Annie-Claude Verchère