Le Café Politique

Les journalistes étrangers considèrent souvent la France comme un pays en déclin et les français comme des êtres archaïques, mais ils nous envient nos campagnes électorales. Ce n’est pas car elles sont exemptes de tous défauts mais parce que le peuple a encore le goût de la politique, ingrédient majeur de la vie démocratique. Nos règles électorales sont en effet assez critiquables et le choix du scrutin majoritaire à deux tours oblige les électeurs à un calcul savant entre le choix de leur candidat préféré et les questions tactiques pour la préparation du second tour, ce que l’on appelle le vote utile. Situation qui peut encore nous conduire, sous l’influence des sondages, à des surprises... Le système médiatique dans son ensemble est fortement mobilisé, même Internet participe pleinement à la circulation des idées et des informations. L’emprise des groupes financiers sur le capital des grands médias favorise certainement le lobbying en faveur des partis proches du pouvoir économique et dans la phase de précampagne électorale les médias n’ont pas respecté la règle de l’équité, dont ils se proclament pourtant. Le soutien dithyrambique et la critique acerbe se portent bien mais le débat direct entre les différents courants se fait plus rare qu’avant. Pourtant la confrontation des idées permet de faire évoluer la réflexion de tous. Pensé par des experts, construit à l’aide d’enquêtes d’opinion, promotionné comme une vulgaire savonnette, le programme électoral n’est il pas en train de devenir un produit parmi d’autres au sein de notre société de consommation ? Dans cette période finale où le principe d’égalité s’impose, on peut espérer que les citoyens seront motivés pour participer pleinement à la vie démocratique et que les médias, les candidats et leurs proches soutiens seront à la hauteur de l’enjeu.