Le Café Politique

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  •   G56 Taxe carbone, emprunt national, prime à la casse... Comment faire de la croissance verte ?

    Lundi 28 septembre 20h45

    Salle de réception du stade de Balma

    Invité : Philippe De Donder

    Directeur de recherche au CNRS, directeur du GREMAQ.

    Le GREMAQ est un des laboratoires fondateurs de l’école d’économie de Toulouse (TSE)

    Depuis quelques années, notamment grâce aux travaux sur le climat du GIEC, un consensus s’est construit sur la nécessité de "décarboner" l’économie, de diminuer l’ensemble des pollutions, de gérer avec prudence les réserves d’eau et de stopper la dégradation de la biodiversité. Après les accords de Kyoto, qui ont servi d’outils de sensibilisation à ces questions, il est temps de passer à une phase plus opérationnelle. La majorité des citoyens ne semble pas vouloir renoncer à la croissance qui est l’alpha et l’oméga de notre modèle économique. Le gouvernement français, dans la logique du Grenelle de l’environnement, mais en pleine crise économique, essaye donc de faire de la croissance verte. Certains, favorable à une économie verte mais face à l’urgence, préfèrent une décroissance soutenable de la production des biens en compensant les inconvénients par une meilleure organisation sociale. Ils pointent entre autre l’aspect fortement inégalitaire de notre "société de consommation" dont le moteur financier pousse à une logique de production, sans se préoccuper de l’usage social des biens produits. L’idée de faire du développement durable le moteur d’une nouvelle croissance est cependant largement majoritaire dans le pays et recueille le soutien de tous les grands partis.

    Au moment de passer aux décisions pratiques les clivages politiques refont surface et les nostalgiques de l’époque où régnait l’insouciance productiviste reprennent de la voix. La droite qui est au pouvoir a beau chercher à utiliser Michel Rocard pour montrer sa volonté de consensus, elle ne fait que rechercher des solutions minimales tellement le patronat qui la soutient ne veut pas prendre le moindre risque économique. Le citoyen de base se demande si tout cela ne se résume pas à une opération de communication pour justifier une augmentation des prélèvements obligatoires, augmentation rendue indispensable pour faire face à la croissance de la dette publique. Du côté du PS et du Front de gauche, les mesures écologiques sont perçues comme risquant de pénaliser le "travailleur qui n’a pas le choix". Ils pensent que c’est essentiellement aux entreprises capitalistes à évoluer et à payer le coût de la transformation de l’économie. Du côté d’Europe Ecologie, en désaccord profond avec le minimalisme du gouvernement, pointant même les contradictions comme dans le cas de la prime à la casse, on pense qu’il est légitime d’influencer les comportements de tous via la fiscalité et de remettre l’argent dans des investissements publics "écologiques", comme les infrastructures pour les transports en commun.

    Le gouvernement a pris des initiatives, faut-il les soutenir, les critiquer pour les améliorer ou proposer d’autres pistes qui ne sont pas envisagées.

    C’est à ce débat de fond que nous vous invitons à participer ce lundi 28 septembre.

    L’équipe du Café Politique