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  Le tabou du fédéralisme

samedi 18 mai 2019, par Joseph Saint Pierre

La proximité des élections européennes tend à réduire le continent à l’ensemble des pays faisant parti de l’Union Européenne et parfois seulement aux institutions politiques, le Parlement, la Commission, etc.

Il est intéressant de regarder la position de la Suisse. Un pays européen qui ne fait pas partie de l’Union Européenne tout en étant entouré de pays qui en font partie et même par trois pays qui en font partie depuis le début, l’Italie, l’Allemagne et la France.

Deux agglomérations urbaines de la Suisse, celle de Bâle et celle de Genève sont transnationales, avec des banlieues en France pour les deux et aussi en Allemagne pour Bâle.

Le sujet de la Suisse par rapport à l’Union Européenne est largement abordé dans le petit livre, paru en 2019, « La France contre l’Europe. Histoire d’un malentendu » écrit par Matthieu Calame franco-suisse.

Le point de vue défendu par Matthieu Calame est ouvertement fédéraliste et il présente les critiques contre le fédéralisme européen par la formule de "Grande Suisse", perçue comme le contraire de la grandeur. Le livre aborde surtout la position de la France mais certains points peuvent concerner d’autres pays de l’Union Européenne notamment le passé colonial. L’Espagne a un très fort passé colonial le Portugal, les Pays-Bas. Il y a aussi le cas très fort du Royaume-Uni et du Commonwealth, mais le livre est paru bien après le vote du Royaume-Uni pour quitter l’Union.

Il semble difficile d’aborder rapidement les questions historiques qui ont amené la création de l’Union Européenne mais il semble impossible d’omettre les deux guerres mondiales du vingtième siècle dont l’origine est en Europe.

Les élections européennes ne doivent pas empêcher de voir des liens qui existent en les pays de l’Europe entre eux pour des raisons physiques, matérielles, comme les fleuves comme le Rhin, le Danube qui traverse de nombreux pays ou des chaînes de montagne comme les Alpes. Le climat est devenu un sujet politique et le climat ne connaît pas frontières, mais c’est aussi le cas de vie de tous les non humains, ce que l’on nomme la bio-diversité. Il semble assez pertinent que les questions de ce que l’on appelle l’écologie soit abordées de manière internationale.

Dans les domaines plus culturels il y a des liens qui peuvent sembler forts, dans les sports, les arts, la culture, les études. Même si les dominations plus globales venant des États-Unis d’Amérique, notamment, peuvent être dominantes.

Internet peut avoir un rôle dans l’évolution de l’Europe, si le principe de fonctionnement semble issu essentiellement des États-Unis d’Amérique, il y a eu de nombreuses contributions venant du reste du monde et même de l’Europe. Mais surtout il y a une appropriation locale, régionale, nationale, continentale des contenus et il y a des législations, des tentatives de régulation qui peuvent venir des états ou des groupes d’états comme l’Union Européenne. Il y a l’exemple du Règlement général sur la protection des données. De manière plus ordinaire Internet permet des contacts internationaux plus faciles à toutes les personnes sans que cela passe par des règlements ou des décisions politiques. Les individus de par leurs pratiques quotidiennes favorisent ou non l’émergence de ce que l’on appelle une société civile européenne. Cela ne se décide pas uniquement par des règles politiques.

La plupart des partis politiques sont assez ou très opposés au fédéralisme européen. Il semble bien qu’il existe en Europe une forme de tabou du fédéralisme.