Le Café Politique

Parce que le citoyen doit penser pour être libre !
  • Article

   Un avenir vert ou noir ?

samedi 13 octobre 2018, par Stuart Walker

Il est difficile de ne pas donner raison aux collapsologues. Si plus d’une centaine de pays s’étaient engagés sur l’Accord de Paris, il semble avoir été définitivement compromis par la retraite de notre allié américain.

La politique c’est le temps long, mais le temps ne joue pas en faveur de notre avenir commun. Mao, qui n’était pas inactif politiquement, disait qu’il avait passé sa vie à essayer de lever les bras, mais qu’il n’avait réussi qu’a lever le petit doigt. Les difficultés que rencontre Anne Hildago pour réduire la pollution atmosphérique à Paris , et les Britanniques s’apprêtent à exploiter leurs gisements de gaz de schiste sont un énième exemple du pouvoir de résistance des intérêts concernés.

Chacun tient à son confort, mémé s’il n’est pas celui de ses enfants et petits enfants, pour qui les canicules d’aujourd’hui seront la norme de demain. Comme pour la régulation de la finance, les efforts concertés se heurtent contre les individualismes nationales, qui semblent être en pleine croissance. Les communications médiatiques d’Al Gore, ou de Nicolas Hulot, n’ont eu qu’un effet relatif dans leurs pays respectifs.

Quelle solution sans une gouvernance écologique mondiale, suffisamment autoritaire pour imposer les mesures nécessaires. Selon Pascal Canfin, ces mesures sont une évidence aujourd’hui, Mais on dispose ossu des moyens d’éliminer la faim dans le monde, sans jamais l’avoir fait. Ni la Ligue des Nations , ni l’ONU, n’ont atteint leur objectif de tourner la page sur une histoire de guerres interminables.

Certains instances régionales sont à l’œuvre. Mais mémé un état aussi écologiquement éclairé que la Californie n’a pas les moyens d’indemniser les victimes des incendies récurrentes. Et en mémé temps les Britanniques s’apprêtent à exploiter leurs gisements de gaz de schiste.

Ce qui peut donner une lueur d’espoir c’est une prise de conscience que le coût préventif serait incomparablement moindre que celui de réparer les dégâts. Le « pacte climat financement » proposé par Jean Jouzel, Pierre Larroutrou et Anne Hessel, verrait pour l’Europe la création d’une banque de développement durable, doté de 100mds (10 fois moins que la BCE a consaacré pour faire face à la crise.) S’il y a un secteur qui est porteur d’emplois c’est la transition énergétique

Il est possible que, si las femmes américaines continuent à se mobiliser, l’occupant actuel de la Maison Blanche soit battu aux prochaines élections, et que le retour du balancier amènera une politique énergétique moins obscurantiste. Ce que la France a fait avec le COP 21, pourrait être renouvelé en mieux par le nouveau régime, qui pourrait être suivi par tous les pays que l’Amérique peut influencer. Il y aurait alors une chance que les puissants du monde donnent au climat la priorité absolue et non-partisane qu’il mérite.

Le bilan de Nicolas Hulot est loin d’être négatif. Il est possible qu’il n’a fait que montrer la voie, les prophètes n’étant jamais reconnus dans leur pays.

Peut-être sommes-nous, grâce aux progrès des moyens de communication, surexposés en instantanée à des informations dramatiques, d’autant plus que les catastrophes vendent plus de papier que les bonnes nouvelles. Les neurosciences semblent dire que les idées négatives sont plus facilement assimilables par notre cerveau, lés positives nécessitant un effort de construction.

Le pire n’est peut-être pas forcément à venir. Camus disait que,s’il fallait être fou pour être optimiste sur l’avenir de la condition humaine, il accepterait volontiers à être considéré comme fou.