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  Et l’identité nationale au fait ?

vendredi 18 décembre 2009, par Martin Duphil

Qu’est ce que la « nation française » ?

Je trouve que c’est une question très intéressante et je félicite le gouvernement dans sa démarche. Je ne veux pas faire de procès d’intention à la majorité pour leurs visées électoralistes, d’autres gens s’en chargent très bien. Au contraire, je pense que lorsqu’on a des arguments à opposer au gouvernement, on répond à la question sans craindre d’avoir tort. En plus, comme c’est un sujet délicat, il mérite donc qu’il soit pris au sérieux et non écarté à cause de sa propre démagogie électoraliste.

Comment répondre à cette question de l’identité nationale ? Puis-je être consensuel tout en affirmant clairement mes opinions ? Dans un sujet comme celui-là, il n’y a pas de vérité. Car, comme je vais m’appliquer à le montrer, c’est un sujet basé sur des hypothèses historiques, politiques voire sentimentales. Donc rien de donné, que du supposé. C’est pour cela justement que le sujet est intéressant, on peut en parler sans arrêt sans jamais arriver à discerner une vérité dogmatique et universellement satisfaisante.

Dans la vue d’une philosophie positiviste, et pour atteindre l’objectif d’une position consensuelle, je ne vais pas en appeler à la peur des technocrates mais plutôt au courage d’exercer ses droits en démocratie, je ne vais pas susciter la haine mais la tolérance, je ne vais pas tendre vers le séparatisme mais vers l’internationalisme. On peut croire déjà que je vais exposer une France toute rose ou toute blanche, mais ce genre de critique ne me gêne pas quand aujourd’hui, il est très rare d’entendre un politique qui fasse espérer plutôt qui ne fasse peur. Je vais donc m’attarder sur les deux termes qui fondent notre identité nationale, je vais développer le binôme « nation » « française ». Ce qui forme une base pour pouvoir parler de « démocratie » « et plus… »

France

Pour commencer, je vais faire un tout petit rappel historique : la France a plus de mille ans. Au moyen-âge, le peuple français avait l’origine légendaire, comme Rome, de descendre des Troyens qui ont fui le sac de leur cité et auraient remonté le Danube au fil des générations jusqu’à atteindre la Belgique. Ils ont ensuite envahi la Gaule sous l’identité des francs. Et puis de la Renaissance à la Révolution, le peuple tout entier rassemblé et personnifié dans le monarque était en rivalité avec les espagnols, les anglais ou autres peuples européens. Tout ça pour dire que l’idée de nation française existe depuis longtemps. Mais aujourd’hui, qu’est ce qu’être français ? Lorsque je vais à l’étranger ou lorsque je regarde ce qu’il y a marqué sur ma carte d’identité, je ne me trompe pas pour dire aux autres quelle est ma nationalité. Je ne dis pas d’abord que je viens de Toulouse, ou je ne justifie pas ma possibilité de voter aux élections grâce à une appartenance de caste ou religieuse. C’est le fait d’être français qui détermine un grand nombre de chose dans ma vie sociale et heureusement que je ne suis pas discriminé dans mes études ou mon travail à cause de la région d’où je viens. Donc être français (ou d’une autre nationalité) semble surtout être une garantie pour l’organisation du vivre ensemble.

Mais au fond, qu’est ce que la France ? Sous le socle de cette entité politique et juridique qui fait que je suis français, la France est simplement un territoire dont les frontières ont été déterminées par l’histoire. D’ailleurs, à l’image des autres grandes nations qui se sont également déterminées par leurs frontières naturelles, les frontières les plus stables de la France sont celles faites par les océans et les montagnes. Je suis né à l’intérieur de ces frontières, donc je suis fils de cette terre, cette terre est ma patrie (i.e. la terre de mes pères). Pour aller vite, tous ceux qui veulent en être résidents permanents en deviennent les enfants adoptifs.

Je reconnais ici que c’est une vue idéalisée et très généreuse de la manière d’être français. Il faut signaler que c’est toujours cette idée qui inspire la meilleure tradition du nationalisme français. Aujourd’hui Sarkozy voudrait limiter l’assimilation dans la nation française aux personnes qualifiées. Mais cela doit être combattu non pas par une négation de l’identité française mais par une plus haute idée de la communauté nationale.

Nation

Maintenant que j’ai conclu sur ce que signifie le qualificatif « français », maintenant que j’ai résumé la France à une simple idée géographique, il faut faire un peu de philosophie politique pour analyser le substantif « nation ». D’abord, je montrerai que l’idée de nation est ambivalente dans son fondement même. En effet :

  on parle de « sentiment national », c’est-à-dire de quelque chose de presque naturel puisque cela vient des « sentiments », il n’y a qu’à voir comment on parle naturellement aux compatriotes lorsqu’on se retrouve à l’étranger, on sent cette identité nationale ;

  la nation est aussi une différence arbitraire entre les hommes, puisqu’on ne la choisit pas ; et cela gêne notre esprit qui aime bien définir notre identité raisonnablement. La nation nous est d’une aucune aide pour définir notre liberté et notre raison. Donc pourquoi parler d’identité nationale.

Il y a donc beaucoup de précautions à prendre dès qu’on aborde le sujet de la nation. Et l’histoire nous montre que le nationalisme sert souvent de prétexte aux conflits et les envenime. D’ailleurs ma première réaction face à ce constat fut de rejeter le sentiment national. Car comment soutenir cette idée de nation qui a mené à deux reprises à la guerre mondiale. Mais au contact des étrangers, avec l’étude scolaire de l’histoire et l’intérêt pour la politique, on peut donner à l’idée de nation une connotation positive.

L’histoire du nationalisme, quelle est-elle ? J’ai indiqué tout à l’heure que le sentiment national existait bien avant la Révolution Française. Louis XIV disait même, « Je suis français avant que d’être Roy » c’est dire ce que ce sentiment national a de « naturel » et d’ancré ! La Révolution Française a redéfini la Nation. Car elle a voulu donner à toutes les nations la possibilité de s’émanciper des tyrans. La Révolution a été le moyen de rendre au peuple sa souveraineté. Elle a voulu annulé ce que le même Louis XIV disait : « l’Etat, c’est moi ». La Révolution Française a voulu instituer la nation en entité politique, juridique et internationale ; lorsqu’il n’existait autrefois que la monarchie de droit divin, l’Eglise universelle (« catholique ») et la société féodale. L’idée de nation n’était alors qu’un moyen pour diffuser une langue et une administration commune, pour développer le commerce et pour assurer le soutien populaire.

Qu’est ce que la Révolution a produit ? Rappelez-vous le Serment du jeu de paume et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ! La Révolution française, avec la création de la démocratie représentative a voulu faire de l’Etat non plus une obéissance au pouvoir naturel mais le contrat social de citoyens libres et égaux. Puisque la Révolution a rendu la souveraineté au peuple, elle a défini la nation rétroactivement. Il faut reconnaître que la notion de nation est un concept artificiel. Comme je l’ai dit précédemment, il ne sert à rien lorsqu’on veut se définir en individu. La nation est en fait une expression positive de la réalité sociale des masses populaires et de leurs cultures. Par honnêteté intellectuelle, les révolutionnaires ont été forcés de fonder une certaine honnêteté politique et qui déclarait « tous les citoyens naissent libres et égaux en droit ». Ce qui signifie que la nation, fondée dans un pacte républicain, parle en termes de citoyens et non pas de membres d’une race. La nation de la Révolution ne va pas sans une inter-nation, un universalisme qui reconnaît aux « étrangers » l’aptitude à s’identifier aux nationaux, ou plutôt aux citoyens. Il n’y a qu’à voir comment le nationalisme américain semble si universel, du fait de leur propagande mais aussi objectivement. L’universalisme de la Révolution française a lui aussi diffusé en son temps politiquement et objectivement.

Démocratie

Voilà ce que je pouvais répondre à la question de la nation française. Bien sûr, je suis allé très vite et il y a tant de nuances et de précisions historiques à apporter. Et on peut ajouter : pourquoi a-t-il fallu attendre un siècle de 1789 à 1870 pour avoir enfin une démocratie stable ? Pourquoi la nation a flirté avec l’idée de race ? Pourquoi aujourd’hui, est-il si difficile de s’identifier collectivement à la nation ? Une fois qu’on a accepté ce que j’ai dit sur la nation française, il faut répondre à ces nouvelles questions. Mais comme cela ne concerne que notre passé proche, il faudrait pouvoir parler d’avenir également et faire des propositions pour aller de l’avant.

La longueur (100 ans) et la violence (Napoléon Ier et III) du mouvement révolutionnaire tient au fait que la nation française est vielle de 1000 ans environ et a donc des habitudes qu’il est difficile de corriger. Alors qu’au même moment les américains fondaient dès les premiers colons leur nation dans la démocratie 100 ans(1) avant l’indépendance, on était en France qu’à l’heure de Versailles et Louis XIV. C’est dire l’inertie de départ.

La nation renvoie, comme le peuple, à un état collectif inné et naturel. Cela est une approximation qui est négligeable pour des populations fixes dans le temps et dans l’espace. Mais le fait social actuel est indissociable du temps et de l’espace. C’est pourquoi parler de nation avec l’idée de race est comme parler de cuisine et d’agriculture en même temps. En effet il y a des noirs et des blancs, des belges et des espagnols, mais c’est parler de « biologie » et de politique en même temps ce qui n’a pas de sens. C’est pourquoi la nation française est fondée depuis la Révolution dans le pacte républicain et qu’elle n’a rien à voir avec une « appartenance naturelle ». La nation est une volonté individuelle et collective de vivre ensemble suivant des valeurs et des règles et à cause d’une donnée géographique et historique (que l’on aime=patriotisme) mais à laquelle on y peut rien.

Enfin, il faut faire un petit rappel historique pour expliquer le désenchantement actuel quant à la nation. C’est un mélange flou et complexe de défaites, de collaborations, de menaces extérieures, de frustrations, d’amours différés et de désirs changeants. Et pourquoi pas ? Parce que comme je l’ai dit, le fait social évolue. Donc que le monde change, il ne faut pas le redouter. Il faut tenter de faire vivre, en plus de notre propre personne, les différents échelons qui forment la communauté humaine. Et par exemple au niveau de notre nation, il serait bienvenu de rappeler le désir du vivre ensemble, les devoirs qu’implique notre destinée commune et les droits que garantis la constitution de notre Etat-nation.

Et plus…

J’ai parlé de la nécessité de faire vivre tous les échelons de la communauté humaine. Cela va me permettre d’ouvrir sur la suite. Après cet aperçu du passé et du présent, on peut enfin regarder vers l’avenir. Un regard historico-politico-philosophique réaliste porté sur l’identité nationale est l’occasion de réfléchir au vivre ensemble et donc de réfléchir à notre propre système politique. Encore dans le présent, on peut toujours critiquer l’application actuelle des principes républicains. Par exemple, le débat, qui nous intéresse, aurait sûrement pu mettre en défaut le gouvernement si on avait parlé en effet de sa politique de l’immigration sélective, de sa politique des charters, de la ghettoïsation des banlieues, du voile (sommes-nous sûrs qu’on traite tous les français sur un plan d’égalité ? La République nous permet-elle de traiter les étrangers comme on le fait ?) Etc.

Y a-t-il encore un avenir pour l’identité nationale française ? Je dirais « Oui ! » Je m’explique : il faut reprendre tout ce que j’ai dit précédemment et faire le tri, prendre ce qu’il y a de meilleur et l’appliquer aux défis actuels, être téméraire et optimiste et marcher de l’avant. En effet les principes même de la République, l’apport de la Révolution ainsi que l’attachement à la « douce France » sont autant d’outils pour affronter les nouveaux défis de notre temps et pour formuler des projets transnationaux. Je résume les problèmes actuels et à venir en deux défis à relever.

D’abord, il faut revenir aux concepts de démocratie nécessaires à la bonne application des principes de 1789 : c’est-à-dire la souveraineté du peuple. La démocratie de 1789 est une démocratie approximative. En effet, dans l’urgence du mouvement révolutionnaire, on s’est surtout attaché à remplacer la souveraineté du roi par celle de l’Assemblé Nationale. Donc la représentation du peuple était en fait plus importante que sa participation. Ce système a l’avantage d’être efficace mais il perd en légitimité. D’où l’éloignement des citoyens de la politique. L’élection présidentielle (qui est la plus importante) réduit la vie politique à deux jours de démocratie tous les cinq ans, approximativement. On peut rajouter les deux jours de démocratie des législatives et les autres mais cela ne fait quand même pas grand-chose. Le reste du temps, pour qu’on puisse vaquer à nos occupations, nos gouvernants restent déconnectés de l’avis du peuple (sauf depuis récemment avec les médias). Ils rendent comptent devant le Parlement, donc c’est surtout une démocratie représentative. Pour continuer dans ce sens, on s’aperçoit que les villes concentrent de plus en plus de pouvoir dans leurs politiques industrielles locales, environnementales, ou sociales (par l’urbanisme) etc. donc il faudrait les soumettre plus au vote populaire, comme à des parlements sous l’ancien régime. Pour finir sur cette meilleure application de la démocratie, il faudrait respecter la séparation de l’intérêt général de l’intérêt particulier. En effet comme ils ne convergent pas toujours, il est gênant que la représentation des individus coïncide avec la représentation des corporations. Le lobbying est la représentation des corporations (syndicats de travailleurs, de consommateurs, d’industriels, etc.). Toutes ces questions demandent, pour être solutionnées, un très gros travail à faire dans le fond et dans la forme quant à la constitution de notre république. De tels changements signifient, à cause de l’inertie de la société, une évolution longue ou brutale. Le tout est de savoir l’inertie opposée au changement.

Enfin, dans une vue élargie dans le temps et dans l’espace de la nation, pourquoi pas transposer tout ce qui nous fait français à tout ce qui nous fait Européens ? Pourquoi ne pas refaire ce qui s’est passé en 1789 aujourd’hui au niveau européen ? C’est-à-dire faire prendre conscience à TOUS LES peuples d’Europe qu’ils ont un passé et un destin communs. Autant la France géographique fut inventée par la France politique, autant on peut définir (arbitrairement) des frontières à l’Europe. On pourrait ainsi s’assurer une plus grande sécurité extérieure et une plus haute vision de nous même (intérieure). Ces deux dimensions ne doivent pas dominer l’indépendance intérieure et l’efficacité de la politique ; en fait, elles ne doivent pas fabriquer une bureaucratie illégitime. Pour ce faire, il suffit d’appliquer les principes démocratiques que j’ai explicités précédemment : la subsidiarité, la participation populaire, la prise en compte des différents intérêts, etc. Mais comme les principes de la Révolution française, démocratie et nation, ont fonctionnés en premier lieu grâce à l’instruction publique (avant l’école de Jules Ferry, aucune démocratie ne fut possible), il faut attendre de l’Europe qu’elle fasse le même travail de propagande « nationale » et « politique ». C’est-à-dire que si l’Europe est trop timide et n’a pas confiance en ses fondements autant qu’en la souveraineté du peuple, elle restera une technocratie dont les nations ou les classes voudront s’émanciper. C’est pourquoi je préconise pour fonder l’Europe dans la conscience collective continentale de diffuser une propagande du projet européen. Cette propagande doit commencer par un programme ambitieux de communication sur tous les médias, sur un créneau horaire restreint, de ce qu’est le projet européen. Voilà pour la forme, pour le fond, il faut travailler à ce projet européen. Il faut le faire démocratique et fédérateur, sinon rien de tout ça ne fonctionnera. S’il manque un seul de ces ingrédients, ou qu’on attend de s’y mettre alors ce seront les contraintes extérieures ou la lassitude intérieure qui nous contraindront à subir des troubles que nous n’aurions pas voulus.

L’Europe a toujours autant de ressources pour montrer l’exemple au monde, c’est l’Europe le lieu le plus paisible de la planète, c’est l’Europe qui agit le plus pour la protection du climat, c’est l’Europe qui a l’histoire la plus riche, c’est la première à avoir connecté le monde… Mais pour ne pas trop en faire, il ne faut pas oublier que le reste du monde a aussi son rôle à jouer (pas moins que nous), chez nous aussi, il y a tant d’autocritique à faire, nous sommes les (presque) premiers à abuser des ressources naturelles, notre histoire n’est pas faite d’amour et d’eau fraiche, et nous dépendons des autres. Il faut juste attendre que les autres grandes régions géographiques du monde s’associent pareillement autour d’une histoire commune, d’intérêts communs et de valeurs communes.

Mot de la fin

Je ne sais pas s’il est utile de faire une conclusion à mon petit exposé car je pense avoir donné toute la substance de ma pensée dans ces quelques paragraphes sans avoir besoin d’en rajouter. Je veux juste signaler qu’une vraie réflexion est toujours susceptible d’évoluer si on lui en donne les raisons. C’est pourquoi il faut surtout retenir ce que j’ai voulu transmettre : un attachement à une terre et une histoire, un idéal de la société et de son organisation, un désir d’avenir et d’horizons.

Article aussi publié dans le journal étudiant d’une école d’ingénieur.

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Commentaires de Stuart Walker

M.Duphil nous éclaire sur l’origine des États, qui, force est de constater, sont un moindre mal. SI on ne regarde que le cas de la France et l’Angleterre, on voit bien que ces deux pays n’étaient, au Moyen Age, qu’une collection de pouvoirs régionaux rivaux, en permanence en guerre les uns contre les autres. Il en était de même pour l’Italie de la Renaissance, les Etats Unis avant les colons, ou l’Inde avant les Anglais. Si Henri V111 a créé les fondations d’un pays uni, ce n’était pas sans brutalité. Le chemin à parcourir comportait encore une guerre civile et un régicide.

Pour consolider l’État français, il a fallu, de mémoire de vivants, interdire les dialectes régionales à l’école. Ceux qui condamnaient, à juste titre, l’intervention Américaine en Irak, faisaient, par implication, une certaine apologie de l’État précédant, aussi peu recommandable fut-il. Comment ne pas être reconnaissant de l’existence de notre Etat quand on voit les Haïtiens en train de perdre le leur ?

Mais même si les États sont nés dans la douleur, ils peuvent, comme dans notre cas , évoluer vers un havre de démocratie. Quel esprit sensé voudrait tenter le Diable et courir le risque de nous faire faire marche arrière ?

Il me semble cependant que , pour défendre notre acquis, on a tout intérêt à le définir, et de définir ce qui constitue son identité. Le prix de la liberté est la vigilance ; celle-ci implique la capacité de regarder les réalités en face. Ce n’est pas la moindre des paradoxes actuels que ceux qui sont les plus ardents défenseurs de la liberté de l’expression, nous appellent à occulter le débat. Ce n’est pas par islamophobie ,ou recherche de bouc émissaires, que l’on se doit de condamner ceux qui voudraient instaurer la mutilation ou la lapidation comme sanctions juridiques. Il faut pouvoir faire la part entre les intégristes et les intégrés. Entre le Daily Mail et l’angélisme, il y a la voix de la modération qu’il est indispensable de faire entendre. Il est évident que tous les Musulmans ne sont pas des Talibans, mais il faut le dire haut et fort. On dit dans un pays que je connais bien que la parole est plus puissante que l’épée.

M.Duphil a raison de dire qu’il faut relever le défi du débat. Là ou je le suis moins bien c’est lorsqu’il condamne, d’un revers de la main, l’immigration choisie. Elle pourrait être plus juste, en intégrant , comme en Amérique, une loterie dans le processus. Mais comment, avec les meilleures intentions du monde, éliminer toutes les barrières, tous les critères ? Dans ce cas c’est par millions que les candidats feraient la queue demain devant nos Préfectures.

Il est temps de sortir la tète du sable. Mr. Besson, malgré sa suffisance et son opportunisme politique, nous fournit l’occasion de le faire.