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  Sommet de Copenhague, quelques pointes d’optimisme...

mercredi 2 décembre 2009, par Joseph Saint Pierre

La plupart des commentaires que j’ai lu concernant le sommet de Copenhague sur le climat me semblent plutôt pessimistes. Je voudrais apporter quelques notes d’optimisme. Je m’intéresse aux questions "écologiques" depuis 1973/1974 et j’ai la nette impression que l’intérêt pour ces questions a très fortement augmenté même si je ne dispose pas d’outil fiable pour mesurer cet intérêt. Le sommet de Copenhague a déclenché de très nombreuses réunions, débats, conférences, manifestations sur l’agglomération toulousaine. J’ai récemment assisté à plusieurs discussions publiques et j’ai été favorablement surpris par le grand nombre de participants et notamment des jeunes, les questions, les commentaires. Je tire de ma participation à ces discussions la très agréable impression de me sentir moins seul à être concerné par ce genre de sujets. J’ai aussi l’impression que l’ensemble des journaux évoquent le sommet de Copenhague en lui donnant beaucoup plus d’importance qu’ils n’en avaient donné au sommet de Kyoto en 1997. Même si tous les habitants de la planète ne sont pas conscients des dangers liés au dérèglement climatique il me semble qu’il y a une variation positive de la prise de conscience de ces dangers et que la tenue du sommet à Copenhague permet de donner un écho assez important au sujet.

Je voudrais aussi manifester mon optimisme relatif face au bon fonctionnement du GIEC ; je trouve très positif que des scientifiques spécialistes du climat aient réussi à amener un sujet "scientifique" sur le terrain politique mondial. Le climat est global et l’étude de son évolution doit se faire nécessairement en étudiant l’ensemble de la terre, de l’atmosphère sans tenir des compte des limites nationales, politiques, administratives. Ce que l’on nomme la nature oblige à travers le dérèglement climatique les sociétés humaines à coopérer, à négocier pour l’intérêt global de l’espèce humaine et pas seulement. Les rapports du GIEC ont une très grande valeur non seulement pour leur contenu mais pour leur processus d’élaboration, par la confrontation de logiques différentes. Je suis admiratif devant l’existence d’un tel organisme et surtout par sa notoriété. J’ai l’impression, sans doute trop optimiste, que les rapports du GIEC sur le dérèglement climatique ont réussi, au moins localement, à donner une caution scientifique très sérieuse aux idées écologistes. Il me semble en effet très difficile de considérer tous les experts du climat comme des nostalgiques du passé, des ennemis du progrès, des militants de l’anti-science. On ne peut pas assimiler les inquiétudes face aux dérèglements du climat à une volonté de revenir à la bougie.

Le sommet de Copenhague me semble donner l’occasion de réfléchir aux actions citoyennes, collectives face aux enjeux mondiaux, les associations, les collectifs, les réseaux, les organisations non gouvernementales semblent vouloir agir sur le déroulement des négociations. Lee divers débats organisés autour du sommet permettent l’élaboration de réflexions sur le sujet. Il est aussi possible de trouver des centaines de sites web, de blogs notamment, où des citoyens appartenant ou non à des partis politiques ou associations s’expriment sur les enjeux du sommet de Copenhague. Ce fourmillement me semble dénoter un intérêt pour le dérèglement climatique mais cela me semble aussi dénoter une forme de volonté de participation à de nouvelles formes de vie politique, différentes de l’élection de représentants. Une caractéristique extrêmement forte du climat réside dans les liens très forts entre les pratiques individuelles, locales, régionales et le niveau mondial des variations. Les choix de mode de déplacement, de consommations alimentaires, de chauffage, de climatisation, d’aménagement urbain sont très liés aux dégagements de gaz à effet de serre et donc aux dérèglements climatiques. J’ai l’impression que les problèmes de circulation, de déplacement sont souvent considérés, parfois avec un certain mépris, comme de la politique locale éloignés des enjeux majeurs, nationaux. Avec le sommet de Copenhague, et plus généralement les discussions sur les dérèglements climatiques, il me semble plus facile d’expliquer en quoi des décisions locales voire individuelles peuvent être associées à des enjeux planétaires.

Je suis conscient que les points positifs liés à la tenue du sommet de Copenhague ne peuvent compenser les défauts pointés ici ou ailleurs, ni les angoisses que je partage sur certaines catastrophes climatiques à venir