Le Café Politique

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  LES INSTRUMENTS DE LA DEMOCRATIE ET DU CONTROLE SOCIAL

vendredi 3 octobre 2008, par Jean-Louis Caillaudeau

Dans Télérama du 20 septembre dernier nous avions une interview du président de la CNIL Alex Türk à propos d’Edvige . Que dit Türk : il y a bien plus dangereux qu’ Edvige ! "le plus grand danger , c’est le traçage des personnes par le téléphone portable , par la carte bancaire , par les pass de transport. Le traçage , aussi par la vidéo surveillance , la géolocalisation des personnes et des biens, les systèmes biométriques..... voilà de loin, l’actualité la plus préoccupante aujourd’hui pour la CNIL " en effet " on ne va quand même pas mettre une CNIL entre chaque citoyen et chaque technologie ! il n’ y a pas, en soi, de bonne ou de mauvaise technologie ? Chacune peut véhiculer le bien ou le mal ". Bien sur , mais " A notre naissance , nous sommes , chacun dotés d’un capital comprenant notre intimité, notre identité, c’est à dire les données propres à notre personne . Ce capital, qui appartient à notre sphère de libertés individuelles fondamentales, est fragile . Si on le mutile, il ne se reconstituera pas facilement . Si on accepte de le laisser grignoter par les moteurs de recherche, par les réseaux sociaux, par le traçage dans le temps et l’espace, par les fichiers de police, etc.. c’est un homme différent , infiniment moins libre, qui surgira du paysage " (fin de citation ).

Au delà de ce constat, ne faisons pas d’angélisme, à travers l’information sur la délinquance, c’est la garantie de la stabilité du régime et de la démocratie qui est recherchée , dans ce but le renseignement est un mal nécessaire . Mais dans ce domaine les frontières sont floues ; ce sont alors les institutions, les lois et évidemment la "qualité éthique" des hommes au pouvoir qui peuvent garantir la démocratie, avec les risques que cela suppose ( comme nous le voyons actuellement), et avec le contre pouvoir de la vigilance citoyenne. Plus que jamais, la démocratie est fragile, elle n’est jamais acquise. Parce que l’expérience de la sombre histoire du 20ème siècle dit à tous " plus jamais ça". Néanmoins notre "modernité" est jonchée d’horreurs comparables, (ex-Yougoslavie , Rwanda et Palestine par exemple), montrant combien notre mémoire est sclérosée. Parmi les observateurs complices, les médias ; devenus un réel nouveau pouvoir et conscient de celui-ci, ils sont de plus en plus au service des acteurs de l’économie et du pouvoir ; ils sont aussi un pouvoir majeur dans la formation de l’opinion qui tend à devenir un pilier des démocraties modernes. En effet la communication, les sondages manipulent aujourd’hui l’ignorance de la majorité que nous sommes, et la collecte d’informations numérisées sur tout citoyen est un instrument implacable qui nous échappe . Personne ne sait parmi les citoyens lambda si cet instrument n’est pas déjà en place , tout en cherchant une légitimité comme ce fut le cas pour Edvige . En tout cas nul doute que cet ensemble sera le nouveau visage du fascisme et malheureusement plus de la politique fiction .