Le Café Politique

Parce que le citoyen doit penser pour être libre !
  • Article

  Ne me parlez plus de droite ou de gauche !

mardi 27 mars 2007, par Christophe Helson

Ne me parlez plus de droite ou de gauche !

J’ai été enchanté par la rencontre de ce soir qui a prouvé encore une fois la vitalité du débat citoyen suscité par l’équipe du Café Politique à Balma.

Avec le recul, je songe à un projet peut être un peu utopique mais qui a du probablement traversé l’esprit d’autres électeurs que moi : ce serait vraiment formidable d’arriver à extraire le meilleur de chacune des idées exprimées par les divers courants de pensée de ce soir et de les articuler dans un ensemble cohérent.

Je crois en effet qu’on peut définir une voie du juste milieu, de l’équilibre, en se dégageant des prises de position parfois accentuées et déformées par les idéologies. J’appartiens à une génération pour qui la bipolarisation de l’action politique entre gauche et droite apparaît souvent stérile dans les résultats.

Je crois par exemple qu’on peut réaffirmer avec force le besoin de la solidarité dans notre pays en même temps que la reconnaissance du mérite individuel.

Comme l’exprimait une femme qui travaille à l’hôpital Purpan, je suis ravi de vivre en France pour la sécurité des soins que l’on peut encore trouver dans notre pays. Et cependant je m’interroge sur la validité de notre système quand je constate le gouffre des finances de la santé publique. Il semble utile de remettre en cause nos modes de médication.

Je pense à un ami Camerounais venu en France terminer ses études de pharmacologie. Son travail consiste entre autre à montrer que le système de soins en France a en partie abandonné des objectifs légitimes pour s’attaquer davantage à des pseudos maladies de riches, mouvement résumé en une expression choc : « Non maladies, non médicaments ». Sans doute est-il un immigrant utile pour nous puisqu’il a été embauché à l’issue de sa thèse par la caisse nationale d’assurance maladie…

Un autre thème où je revendique aussi une liberté de penser transversale aux idéologies est le thème de l’emploi. Autant je suis fier de vivre dans un pays qui présente de réelles aides sociales dans les moments difficiles, comme les périodes de chômage par exemple. Autant je peux témoigner d’avoir galéré pendant mes premières années professionnelles car ici les employeurs ne donnent pas leur chance facilement aux jeunes diplômés. Lorsque le contrat de travail est tellement protecteur qu’il se transforme en forteresse pour les jeunes travailleurs, il y a un problème qu’il faut savoir mettre sur la table sereinement. Je ne crois pas que ce serait une régression d’assouplir le code du travail pendant les premières années de la vie professionnelle, si on pourrait en contre partie garantir de faciliter et multiplier les embauches.

L’important c’est de donner sa chance à chacun, et laissez les employeurs libres de faire la part entre les méritants et les gratte-couilles.

Autre thème fondamental, l’environnement. Je suis, comme beaucoup de français, conscient que nous devons changer de mode de vie et tendre vers une rationalisation de nos dépenses énergétiques. Oui j’applaudis à deux mains l’Europe lorsqu’elle nous conduit à nous orienter vers les énergies renouvelables, sous l’impulsion de la présidence allemande. Non je ne suis pas d’accord avec l’Europe quand elle nous force à nous plier à l’ouverture du marché de l’énergie sur notre territoire, ce qui remet en cause un service public qui dans ce domaine avait fait ses preuves pendant des décennies en terme de qualité de service et de coût modéré pour les habitants français.

Oui nous devons redoubler d’efforts pour systématiser les constructions à haute qualité environnementale. Oui nous devons expliquer pourquoi il est nécessaire d’installer des éoliennes dans notre pays car c’est une évolution nécessaire. Non nous ne pourrons pas faire l’économie de la nouvelle génération de réacteurs nucléaires, car nous ne sommes pas prêts aujourd’hui à nous passer de ce volume de production d’électricité, faute d’alternative suffisante.

Je rêve pour la France de choix équilibrés et justes, je rêve d’une parole honnête et qui rassemble, dégagée des idéologies stériles et guidée par le bien du peuple français dans son ensemble. Je rêve d’une voix qui me parle d’unité dans mon pays tout en valorisant sa diversité.

Et je crois que j’ai trouvé cette voix…