Le Café Politique

En cette période de rentrée scolaire on s’agite autour du mammouth.

 Le Haut Conseil de l’éducation a remis le 27 aout à Nicolas Sarkozy un texte très critique sur l’enseignement avant le collège.

"L’école primaire peine à prendre en compte les différences de rythme individuel et les difficultés d’apprentissage. Elle semble adaptée aux quelque 60 % des élèves qu’elle prépare correctement à la poursuite des études. Elle paraît en revanche s’être résignée à l’échec des élèves qui accumulent les insuffisances et elle se révèle globalement incapable de mettre en place un soutien et un rattrapage efficaces." p 8 du rapport.

http://www.snuipp.fr/IMG/pdf/rappor...

 11200 postes supprimés dans l’Éducation Nationale.

 Le principe du "Collège Unique" déclaré "obsolète".

 la carte scolaire en voie de disparition.

 Les enquêtes comparatives internationales telles que PISA et PIRLS confirment d’année en année le recul de la France. Notre pays semble de moins en moins capable de former une jeunesse apte à aborder avec profit l’enseignement supérieur.

http://www.oecd.org/document/8/0,33...

http://portal.unesco.org/education/...

Certains sociologues, comme Eric Maurin, voient dans les difficultés actuelles le prix à payer pour démocratiser un système anciennement réservé à la bourgeoisie. Cette démocratisation s’est pourtant faite essentiellement dans les années 60/80, époque où les programmes étaient extrêmement exigeants. Le bilan est discutable, mais c’est en s’appuyant sur une vision assez négative, que le pouvoir en place semble vouloir justifier sa politique éducative.

 Économie sur l’enseignement de masse grâce à des réductions sur les horaires d’enseignement et donc de postes.

 Dérégulation (carte scolaire, contenus des programmes, moyens financiers...) pour essayer de faciliter la compétition entre établissements.

 Grand retour du respect et de l’autorité dans le discours pédagogique.

La privatisation ne semble pas dans l’immédiat à l’ordre du jour, mais l’école semble évoluer en profondeur. Dans le temps, l’École essayait d’être une Institution Républicaine, chargée de former des citoyens responsables, cultivés et efficaces. Maintenant, dans notre société de consommation, les parents doivent définir le meilleur parcours pour rentrer dans les établissements, qui prépareront au mieux leurs enfants à la compétition sociale. L’élitisme républicain, qui mettait en avant les figures de Pasteur ou de Marie Curie, est mort depuis longtemps. La volonté d’épanouir la jeunesse, rêve des "pédagogistes", n’est plus à l’ordre du jour. L’école maintenant veut fabriquer les nouvelles élites modernes, celles qui se mesurent à la capacité à gagner beaucoup d’argent.

Adapter ce qui doit l’être, tout en conservant l’essentiel des grandes valeurs éducatives, est certainement un enjeu majeur pour le pouvoir en place mais aussi pour tous les français.

C’est sur ce thème que nous vous invitons à venir débattre ce lundi 24 septembre.

L’équipe du Café Politique

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