Le Café Politique

L’élection de Nicolas Sarkozy, le choix du gouvernement et les élections législatives en cours marquent un renouvellement de la classe politique. Le style a visiblement évolué ; plus jeune, plus direct, plus médiatique, bien plus en phase avec l’air du temps que ne l’était celui du tandem Chirac/Villepin. L’émergence du MoDem, qui ressemble aux partis sociaux-démocrates des autres pays européens, et la forte volonté du Parti Socialiste d’amorcer une profonde rénovation augmentent cette impression que la France est rentrée dans une période de bouleversement politique.

Le coup de projecteur, mis par Nicolas Hulot, sur l’importance des enjeux écologiques, qui ne seraient ni de droite ni de gauche, a accentué l’impression que le choix électoral ne se résumait plus à la question sociale. L’entrée dans l’équipe de Nicolas Sarkozy de personnalités connues pour être de gauche a fini par faire croire que l’axe politique traditionnel, qui structure notre vie politique depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, était devenu obsolète. Les élections, en cette période de fin des idéologies et des utopies, n’ont elles pour rôle que de choisir l’équipe la plus compétente pour gérer l’État, les institutions et les services publics ? Nos représentants ne sont-ils devenus que des gestionnaires efficaces mais subalternes chargés de gérer localement la mondialisation en marche ?

Pourtant si la droite a perdu quelques complexes et si la gauche hésite sur les modalités de régulation du libéralisme, il n’est pas sûr que la donne politique soit réellement changée. Peut-être qu’après quelques reclassements et quelques adaptions, l’absence de changement constitutionnel ne fasse apparaître cette période comme une simple étape dans l’adaptation à la modernité.