Le Café Politique

Parce que le citoyen doit penser pour être libre !
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  Compte rendu

jeudi 6 novembre 2003, par François Saint Pierre

Oui aux impôts,

mais avec des services publics de qualité et une protection sociale efficace.

Le bar de la salle polyvalente a été juste assez grand pour contenir la cinquantaine de participants à la rencontre du Café Politique du 6 octobre sur les impôts. C’était un sujet aride, mais les Balmanais étaient motivés pour s’exprimer sur ce thème. En effet si à chaque rentrée la pression fiscale se fait sentir, et parfois durement, ce soir là, bien des questionnements et bien des désapprobations étaient liés aux nouvelles orientations prises par le gouvernement sur la baisse des impôts sur le revenu, et l’augmentation concomitante des impôts locaux et de bon nombre de taxes.

Les participants ont abordé les sujets de fond et enrichi le débat par des éclairages pertinents. Nokia par exemple est l’entreprise numéro 1 dans l’industrie des téléphones mobiles, c’est pourtant celle qui a le plus fort taux de prélèvement obligatoire. Pour ces entreprises de hautes technologies, l’impôt est plus vécu comme un investissement à long terme (environnement industriel, formation des ingénieurs, etc.) que comme une dépense inutile. Plus généralement, les Pays Nordiques, notamment la Suède, avec une forte pression fiscale et des services publics de qualité, ont servi de point d’appui à ceux qui pensaient qu’une économie performante peut se conjuguer avec une forte redistribution.

Le débat s’est ensuite orienté vers l’usage qu’il fallait faire de ces prélèvements obligatoires qui représentent 46% du PIB. L’ensemble des participants a réussi à se mettre d’accord sur la nécessité de trouver un équilibre entre, d’un côté le monde des entreprises privées et de l’autre celui des services publics et des richesses collectives. Au delà de sa responsabilité de gestionnaire de ses services et de garant de la protection sociale, l’État se doit de tout faire pour favoriser une économie saine et dynamique, condition impérative pour avoir des rentrées fiscales importantes. Entre ces deux mondes les associations et les fondations, sans être gérées par la puissance publique et sans brider la liberté d’initiative de chacun, peuvent à travers le bénévolat et le mécénat favoriser le lien social. Tous les participants étaient favorables à une protection sociale forte mais personne n’a défendu un État providence envahissant qui prendrait tout en charge. Si l’assemblée donnait une grande impression de diversité par l’âge et les parcours sociaux, la volonté de trouver un consensus exigeant, contrastait avec le ton acerbe des échanges politiques télévisuels.

La soirée s’est terminée par un rapide tour d’horizon sur quelques grands problèmes de politiques internationales : Cuba, Tchéchènie et les difficiles rapports entre le monde musulman et les démocraties occidentales. A la demande de plusieurs participants, le Café Politique abordera prochainement ce sujet un débat spécifique. L’ensemble de la soirée a démontré que les Balmanais étaient capables de participer de manière respectueuse et enrichissante au débat politique.

Le jeudi 6 novembre, en collaboration avec l’association "La marche Mondiale contre l’exploitation du travail des enfants", nous aborderons un des aspects les plus pénibles de la misère : celle des enfants.

Le travail des enfants, un défi à toutes les sociétés.

Après un exposé de Daniel Bosc qui nous expliquera la démarche de son association, nous essaierons d’avoir un débat constructif et documenté sur ce sujet (droits de l’enfant, place de l’humanitaire et rôle des ONG dans la politique internationale, rapports Nord/Sud, situation en France, etc. ). Ce sera l’occasion d’articuler quelques grandes idées avec de bien réelles souffrances.