Le Café Politique

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  Comment arrêter la machine infernale ?

jeudi 15 mai 2014, par Jean-Pierre Crémoux

Oui, nous sommes appelés à voter le 25 mai prochain, les médias ne cessent de nous le seriner. Mais est-ce que cette élection a vraiment un sens du point de vue démocratique ?

Nous savons d’ores et déjà que la majorité sortante constituée par une entente tacite entre la droite du PPE et la « gauche » social-démocrate sera pour l’essentiel reconduite, assurera la continuité des politiques actuelles et que le choix du futur président de la commission entre Jean-Claude Juncker et Martin Schulz revient au dilemme entre bonnet blanc et blanc bonnet. Hormis celle de la machine néo-libérale en marche, toutes les autres options seront ignorées.

Les institutions européennes, dans leur fonctionnement actuel fonctionnent comme une roue à cliquets avec toujours plus de libéralisme et impossibilité de retour arrière. Comment arrêter cette fuite en avant et rétablir une véritable souveraineté populaire avant qu’elle ne bascule majoritairement vers des chemins nationalistes extrêmes qui pourraient être un jour à nouveau sources de violences comme ce fut le cas en Yougoslavie et aujourd’hui en Ukraine ?

Si l’absence de démocratie est un constat assez largement partagé, il se pourrait qu’il faille avant tout balayer devant sa porte. Comment pouvons-nous espérer une Europe démocratique si nos propres institutions en sont déjà si éloignées ? Or, nous savons combien notre propre système national est dans les mains des oligarchies et si peu attentif à l’expression populaire.

Il ne peut y avoir de démocratie au niveau supérieur si elle n’est pas constituée au niveau local le plus élémentaire et pour ce faire il y a lieu d’avoir chez nous un véritable débat sur ce que devraient être les institutions d’une République basée sur une refonte complète de notre Constitution en vue d’y intégrer ce qui, de nos jours, semblent être des garde-fous indispensables aux dérives politiques actuelles : non cumul des mandats y compris dans la durée, référendum révocatoire et d’initiative populaire, démocratie participative, etc.

Ce chemin passe nécessairement par la mise en œuvre d’une Assemblée Constituante, elle-même réunie suite à un véritable débat dans la société et ce n’est que lorsque nos concitoyens se sentiront bien représentés comme une « association d’hommes libres » qu’une véritable démarche de coopération avec nos voisins européens et même au-delà pourra réunir un véritable consensus.

Alors le 25 mai, s’abstenir ou assurer la continuité de la machine, c’est peut-être la question ?