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  Tour d’horizon.

jeudi 22 mai 2003, par Olivier Dirat

Tour d’horizon.

J’aimerais séparer la gauche de la gauche en deux familles, celle avec des partis et celle sans. Commençons par la gauche sans partis. Une majorité des personnes qui s’investissent ou se reconnaissent dans le courant de l’alter mondialisation sont, je pense, des gens qui sont plus intéressés par la déclaration universelle des droits de l’homme que par l’histoire de la politique en France ou ailleurs. Certains diront ( des jaloux ! ) : infantilisme, idéalisme naïf ou méconnaissance. Mais sur la base de principes sains, on doit pouvoir construire un avenir meilleur pour tous et c’est ça qui forme l’énergie de l’alter mondialisation.

Une autre gauche de la gauche serait composée des héritiers des idéologies dérivées du socialisme du début du 20 ème siècle. Mais ceux ci sont pénalisés par le manque d’esprit critique de leurs aînés qui n’ont pas su se détacher de leur base historique alors que la transformation en machine totalitaire était, d’abord en marche, puis avérée. L’effondrement de l’URSS et l’exemple des autres pays comme la Chine, Cuba, la Corée du Nord où les idéaux socialistes se sont trouvés pervertis par l’appétit de pouvoir des Hommes, laissèrent une question sans réponse : « l’idée de socialisme est-elle compatible avec la nature humaine ? » Les partis révolutionnaires n’ont pas, à mon sens, réussi leur modernisation et la "révolution prolétarienne"devient de plus en plus inapplicable à un monde aussi sensible et interactif que le nôtre. ( si elle ne l’a jamais été….. )

Parlons de la gauche de la gauche à l’intérieur du PS -pourquoi pas ?- Il semble néanmoins que les ambitions se réduisent à des échéances électorales, internes ou externes. Peut être qu’une gauche de la gauche n’existe au PS que par le décalage de l’ensemble des dirigeants vers la droite ou, plus profondément, par l’acceptation implicite de la part de beaucoup de militants, des paradigmes du libéralisme et de sa supériorité sur les autres formes de gestion de l’économie.

Donc, il y’a beaucoup d’énergie, de personnes, d’idées, dans un joyeux désordre, le tout évoluant dans un esprit démocratique ( très important ! ).

Quel rôle peut donc espérer cette "gauche de la gauche » ? Pour résumer, certains sont au PS, espérant faire évoluer celui ci ( ou revenir ) vers une condamnation du libéralisme économique et un soutien plus actif des « laissés pour compte ». D’autres ont pris le parti de la LCR ou de LO, sans peut-être réaliser toute l’ambiguïté de l’histoire de ces partis. Le PC hésite entre se moderniser et régresser, quitte à rejeter l’enseignement du passé. Et enfin, la grande masse sont des non affiliés, qui se reconnaissent dans le mot alter mondialisation. Parmi ceux la, certains agissent pour des ONG ou militent dans des associations, comme ATTAC, qui font du lobbying pour obtenir des concessions des gouvernants.

Que peut-il sortir de toutes ces volontés, sont-elles concaténables, la solution est-elle chez ATTAC ou au PS, peut-on espérer changer le monde pour un monde meilleur pour tous, sommes nous condamné au libéralisme économique et devons nous accepter ses injustices pour prix de notre confort ? Je ne sais pas, mais je compte sur le débat pour m’éclairer !

Olivier Dirat