Le Café Politique

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  • Rubrique
  •   M88 La réforme territoriale

    Lundi 29 septembre 2014 - 20h45

    Salle de réception du stade de Balma

    Entrée libre, participation facultative.

    Après deux ans de difficultés politiques, Jean-Marc Ayrault, incapable de mener une grande réforme qui aurait permis de conforter la légitimité politique de François Hollande, a laissé la place à Manuel Valls. Au-delà des changements de forme le cap a été mis sur la réforme territoriale. La loi sur le renforcement des métropoles avait timidement amorcé cette question, mais sans vraiment convaincre l’opinion publique. Dans une situation politique difficile et dans un timing délicat, le gouvernement s’attaque au "mille-feuille".

    Si le redécoupage de la carte des régions retient l’attention médiatique, c’est toute l’architecture du pouvoir administratif qui est en cause. Le pouvoir central s’est appuyé depuis Napoléon sur les départements pour gérer le territoire. Après la dernière guerre se sont mises en place des structures régionales pour rendre plus efficace le lien avec les territoires. La commune a toujours été l’instance fondamentale de la démocratie locale et les différentes lois de décentralisation ont donné quelques responsabilités de démocratie locale au niveau départemental et surtout régional. Cette architecture devenue trop complexe, non seulement ralentit la prise de décision et provoque des coûts inutiles, mais elle semble à beaucoup inadaptée à l’économie moderne qui vit sous des contraintes européennes et mondiales.

    Le "mille-feuille" ne disparaîtra pas, mais le renforcement des compétences des intercommunalités et des régions, qui entraînera l’affaiblissement du rôle des communes, des départements et de l’état central dans la gestion du territoire, devrait harmoniser la structure du pouvoir avec celle des autres pays européens.

    Si la philosophie de cette réforme est claire, la mise en œuvre proposée semble très discutable. Une fois de plus les citoyens voient leur rapport aux élus se distendre. Cette réforme doit impérativement s’accompagner d’un volet sur la démocratie locale et participative conséquent. La capacité du gouvernement à convaincre sans débats du bien-fondé du nouveau découpage laisse pour le moins sceptique. N’aurait-il pas fallu redéfinir l’architecture des compétences avant de s’attaquer aux regroupements de régions ? Beaucoup de questions qui laissent planer le doute sur la capacité du gouvernement, par ces temps de crises économiques et politiques, à mener à bien ce projet.

    Voir la position de Gérard Onesta : http://ee-crmip.org/eelv/wp-content...

    Pour participer au débat sur le blog de la Revue d’Economie Régionale et Urbaine : http://bigbangterritorial.unblog.fr...