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  Une arme à double tranchant

dimanche 11 octobre 2020, par Stuart Walker

Le potentiel des techniques de traitement de données pourrait aussi bien amener un monde plus paisible et prospère que creuser les inégalités et violences que nous constatons quotidiennement.

Le principal vecteur de ces technologies semble être l’entreprise Huawei. Les partisans de son implantation en France font état d’une nécessité sécuritaire, d’une plus grande efficacité des entreprises grasse à une automatisation plus intelligente, de l’amélioration de la régulation de trafic motorisé, des diagnostiques et interventions médicales à distance et une connectivité permettant la transformation de l’accessibilité des biens de consommation et de distraction …

Il est vrai que la lutte contre les mouvements terroristes et mafieux sont déjà facilité par l’intelligence artificielle. La France paie très cher à la société américaine Palantir pour pouvoir équiper ses forces de police. Mais malgré le succès de cette entreprise qui se prépare son entrée en bourse, et malgré les fortunes de Jeff Bézos ou Mark Zukerberg, l’Amérique semble avoir pris un retard considérable par rapport de la Chine dans ce domaine.

S’il y a un cas de figure ou une unité européenne s’impose, c’est celui-ci. Les investissements nécessaires sont si importants qu’aucun pays ne gardera tout seul sa souveraineté. On ne doit pas se faire d’illusions sur les ambitions de ce pays qui ont de loin passé de la simple prospérité de sa population à une volonté de suprématie mondiale. Nos traditions civiques nous protègent des yeux de la reconnaissance faciale. Mais les oreilles d’Huawei sont une autre histoire

Il faudrait bien réconcilier les impératifs sécuritaires avec ceux, aussi bien fondés, de l’écologie. Les nouveaux réseaux sont sensés être plus économes en énergie « à trafic constant », et mieux capables de résister à un catastrophe.

Ils annoncent un cependant un rebond de la consommation superflue, entraînant encore plus de pollution , une fracture plus importante entre le rural et l’urbain, et entre les multinationales et les PME et la pérennité de la prédation des ressources. Cyril Dion nous rappelle que le permafrost fond 70 ans plut tôt que prévu. Dominique Bourg estime que le numérique émet autant de gaz de serre que l’aviation . On doit bien réfléchir avant de se lancer encore plus vite vers la ligne rouge de l’irréversibilité.

Un autre facteur qui devrait nous ramener à une sobriété plus raisonnable prendrait la forme de scénarios autrefois considérés comme de la science fiction. Déjà au milieu du dernier siècle des auteurs comme Aldous Huxley, ou Georges Orwell décrivaient un monde ou on contrôlait non seulement les mouvements des personnes, mais également leurs pensées pour les rendre plus dociles et obéissantes .

Le projet d’implants cérébraux d’Elon Musk ouvre la possibilité d’avancer ê dans cette direction. On peut se demander d’ailleurs si la majorité de ses idées ne sont pas moins motivées par le bien de l’humanité que par l’appât du gain. Il a fallu seulement une quarantaine d’années depuis l’introduction de la 1G à celle de la 5G. A cette vitesse nous serons à la 10G en 2060. Nos petits enfants seront dans la force de l’age. Il ne faudrait pas leur léguer un cauchemar

En fin de compte on ne peut pas rejeter en bloc toutes les avancées numériques. Ce qui protège une société est avant tout la moralité publique. Les nouveautés peuvent être introduites avec modération et circonspection, et encadré par non seulement les parlementaires mais aussi par des commissions scientifiques, éthiques et représentatives, pour tenter d’aller vers un vrai meilleur monde plutôt que la domination des manipulateurs.