Le Café Politique

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  •   S119 Vers un choix libre de sa fin de vie ?

    Lundi 23 novembre, à 20h30, en visio

    Avec Denis Labayle, Co-président de l’association « Le Choix, Citoyens pour une mort choisie »

    En France, la fin de vie en cas de maladie incurable et de mort imminente est régie par la loi dite Léonetti-Claeys, du nom de ses auteurs, adoptée en 2005 et révisée en 2016. Cette loi vise à limiter tout acharnement thérapeutique. Elle permet au corps médical, en accord avec le patient ou ses proches et à la lecture d’éventuelles directives anticipées préalablement rédigées par le patient, d’arrêter un traitement médical lourd si les soins s’avèrent inutiles et disproportionnés. Depuis 2016, elle permet de plus le recours à une sédation profonde (interruption des traitements, arrêt de l’alimentation et de l’hydratation) pouvant entraîner la mort au bout de plusieurs jours pour des personnes atteintes d’une maladie grave et incurable en phase terminale.

    Cette loi pose de nombreux problèmes. Elle n’est applicable que dans les ultimes jours de vie et en cas de maladie grave et incurable, entraînant des souffrances insupportables. La sédation profonde est une euthanasie qui ne dit pas son nom. C’est de plus une méthode barbare pouvant entraîner de graves troubles et souffrances physiques ou psychologiques pour le patient et ses proches. Surtout, la loi maintient le pouvoir du corps médical, seul apte à prendre la décision finale au mépris éventuel des directives anticipées et de l’avis du patient ou de ses proches. Elle infantilise le patient qui dépend de décisions prises par des médecins qui ont été formés à maintenir la vie à tout prix et qui savent ce qui est bien ou mal pour lui.

    En France, l’euthanasie et le suicide assisté restent interdits et sanctionnés par de lourdes peines de prison. Tous ceux qui estiment être arrivés à la fin de leur vie en sont réduits à continuer de souffrir ou, pour les plus courageux ou les plus désespérés, à recourir à des méthodes cruelles : absorption de médicaments, asphyxie, pendaison, chute mortelle, utilisation d’armes à feu … Certains peuvent chercher à partir à l’étranger, malgré tous les obstacles financiers, légaux ou administratifs qui leur barrent cette route.

    Et pourtant l’aide active à mourir est actuellement légale en Suisse, en Belgique, aux Pays Bas, au Luxembourg, au Canada, en Colombie et dans de nombreux états américains. Des débats sont en cours au Danemark, en Italie, en Allemagne, au Portugal, au Royaume Uni ou encore en Nouvelle Zélande. La Cour Constitutionnelle allemande a estimé en 2020 que « le droit (de choisir sa mort) inclut la liberté de s’ôter la vie et de demander de l’aide pour le faire ». En France, pays qui aime souvent à se présenter comme la lumière du monde en matière de Droits de l’Homme, la situation est bloquée bien qu’un projet de loi en ce sens ait recueilli le soutien de 156 députés. Le projet reste bloqué au Parlement, l’exécutif refusant de le mettre à l’ordre du jour de l’assemblée.

    Quelles en sont les raisons : l’absence de mobilisation forte de la population dans le sens d’une libéralisation, la couardise du monde politique qui peut avoir peur d’un débat difficile, potentiellement explosif, la force d’un lobby médical majoritairement marqué à droite et formé à l’idéologie de la vie à tout prix, la soumission aux forces religieuses les plus obscurantistes pour qui la souffrance est l’un des plus importants fonds de commerce, … ?

    Face à cette situation, diverses voix commencent à s’élever avec force. Différentes associations se sont constituées qui militent pour une modification de la loi et pour la légalisation de l’euthanasie volontaire et du suicide assisté. On peut citer « L’Association pour le droit à mourir dans la dignité », « Le Choix, Citoyens pour une mort choisie » ou encore « Ultime liberté ».

    Pour aborder ce sujet qui tient à la fois de la décision personnelle et intime et du choix politique de donner à chaque personne le droit de choisir sa fin de vie, nous vous invitons à une réunion-débat du Café Politique de Balma qui aura lieu le lundi 23 novembre 2020 à partir de 20h45 et qui bénéficiera de la (télé)présence de Denis Labayle, médecin hospitalier, ancien chef de clinique des Hôpitaux de Paris, co-président de l’association « Le Choix, Citoyens pour une mort choisie » (voir https://choisirmafindevie.org/)

    Nous utiliserons l’outil Zoom que nous avons déjà utilisé avec succès. La seule contrainte est pour chaque participant d’avoir un ordinateur fixe ou portable et une connexion ADSL ou Fibre correcte. Il n’y a aucun logiciel à installer, ni compte à créer. Nous sommes par contre limités à 100 participants. C’est pourquoi nous demandons à chaque personne intéressée par ce débat d’envoyer un mail indiquant seulement « Ok » à l’adresse lecafepolitique@free.fr. Si vous n’êtes pas intéressé(e), ne répondez pas. Seules les personnes qui auront répondu positivement (dans la limite de 100) recevront les infos pratiques permettant de participer au débat.

    « Mourir un jour quand tu ne le voudras pas, voilà ton obligation. Mourir dès que tu le voudras, voilà ton droit. Tu ne peux te soustraire à l’une, tu peux saisir l’autre. » Sénèque.

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