Le Café Politique

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  •   H60 Que peut-on attendre des élections régionales ?

    Après quelques jours de campagne électorale les français commencent à se motiver pour cette élection. Au-delà des dérapages et des vaines polémiques, le Café Politique organise, comme à son habitude, un grand débat citoyen. Les partis républicains ont répondus présents, je les en remercie. Je tiens à signaler les regrets du Front de Gauche qui a un grand meeting de fin de campagne ce jour là.

    Que peut-on attendre des élections régionales ?

    Lundi 8 mars 2010

    20h45 Salle des Fêtes de Balma

    Invités : tous les partis républicains

    Seront présents :

    Arnaud Lafon (Modem), Gérard Onesta (Europe Ecologie), Nicole Belloubet et Monique Iborra (PS), Vincent Terrail-Noves (UMP), Yann Puech (NPA)

    Les prochaines élections régionales n’intéressent les français que dans certaines situations exceptionnelles, comme en Ile de France où une flopée de ministres essaye de virer Jean-Paul Huchon, qui est par ailleurs contesté sur sa gauche par la dynamique liste d’Europe Ecologie, ou en Languedoc Roussillon, avec un George Frêche qui met le parti socialiste dans l’embarras. Peu de Français savent quelles sont les compétences du Conseil Régional et beaucoup pensent que l’orientation politique des dirigeants régionaux n’est pas très importante. Les marges de manœuvres budgétaires sont relativement faibles et l’organisation des transports, la formation professionnelle ou la création et l’entretien des lycées sont des responsabilités suffisamment consensuelles pour ne pas créer de réels conflits politiques. Le schéma régional de développement économique est un outil d’aménagement du territoire qui devrait en théorie permettre une évolution équilibrée de l’économie régionale et donc de la croissance des villes. En Midi Pyrénées, malgré les multiples déclarations d’intention, la croissance relative de la métropole toulousaine en comparaison des villes moyennes, montre bien la difficulté qu’il y a de peser sur des tendances lourdes, qui ne peuvent être compensées par quelques aides économiques et par le soutien à quelques infrastructures. Par ces temps de crise et de difficultés économiques, il est indispensable de choisir des conseillers régionaux compétents, honnêtes et efficaces, mais notre système politique, malgré les lois de décentralisation, donne l’impression que ces élections ne sont pas un moyen important de peser sur les grands enjeux de notre vie.

    Si l’Europe semble de plus en plus se structurer en nations, régions et métropoles, en France entre l’échelon municipal et le niveau national, la région, comme d’ailleurs le département ou les intercommunalités, ne sont pas d’une grande lisibilité démocratique. La fusion votée pour 2014 entre les conseillers départementaux et régionaux et tous les projets de réformes des collectivités territoriales auront certainement un grand impact sur le réel de la vie démocratique. Le transfert de compétences peut apparaître comme un progrès de la décentralisation, mais peut être un piège si les capacités de financement ne sont pas pensées de manière pérenne et avec une bonne dose d’autonomie. L’enchevêtrement actuel des responsabilités locales et des financements mérite d’être simplifié, mais cela ne doit pas conduire à un éloignement du citoyen des instances de décision.

    Vue par les médias dominants cette élection a pour principale fonction d’être un test politique national qui se déroule au niveau local en 26 exemplaires. Occasion naturelle de faire vivre la démocratie en renouvelant le personnel politique, mais en exacerbant une des fonctions des partis qui est celle de proposer des candidats aux diverses élections, au détriment de la fonction d’élaboration d’un projet politique et de l’animation du débat qui va avec. Mesurer la force relative des partis, leur cohérence interne, leur capacité de mobilisation et la capacité des élites à incarner un projet est une bonne chose, mais la "peopolisation" de notre démocratie réduit le débat aux faux pas des uns et des autres ou aux conflits entre individus. Cette élection semble totalement influencée par la politique nationale alors qu’elle devrait être, comme c’est souvent le cas pour les élections municipales, un moment important pour articuler dans le débat public les conditions de vie individuelle de tout un chacun et l’intérêt général.

    Critiquer les points faibles de notre démocratie ne doit pas pour autant conduire à renoncer à participer à la vie politique. Nous espérons être nombreux ce lundi 8 mars pour débattre des enjeux de cette élection.

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    café politique

    Balma. Café Politique

    Compte rendu de La Dépêche par Christian Buttigieg. Publié le 12/03/2010

    Régionales : débat courtois avec des arguments tranchés

    A moins d’une semaine des échéances, le Café politique de ce mois de mars était consacré ce lundi aux élections régionales. Les routes enneigées n’ont pas découragé les candidats aux régionales. Gérard Onesta pour Europe Ecologie, Arnaud Lafon pour le Modem, Yann Puech pour le NPA, Vincent Noves pour l’UMP, Nicole Belloubet et Monique Iborra pour le PS à venir défendre devant un public motivé et attentif leurs projets pour la région Midi Pyrénées. Si certains consensus ont vite émergé du débat, comme la nécessité de soutenir l’agriculture locale, de continuer et d’accentuer l’investissement en faveur des TER ou de favoriser l’emploi et l’économie, les divergences sur les moyens n’ont pas tardés à apparaître. Le Parti Socialiste a défendu le bilan de Martin Malvy tout en soulignant les limites de la politique régionale, qui a peu de moyens financiers pour impulser une vrai politique agricole et industrielle. Europe-Ecologie sans vraiment contester la qualité de la gestion de l’équipe en place a proposé une orientation bien plus dynamique qui tiendrait vraiment compte des enjeux écologiques et énergétiques.

    Voix discordantes

    Comment investir dans un mode de vie durable tout en développant une économie verte et innovante sera certainement au cœur des négociations entre ces deux partis entre les deux tours.

    Le Modem et le NPA, qui ne semblent pas pour l’instant en mesure de pouvoir participer à la gestion de la Région ont développé une critique de la politique régionale et nationale. Critique profonde du système libéral pour le NPA, critique plus formelle pour le Modem. Enfin Vincent Noves qui est par ailleurs un élu de Balma a essayé de montrer que l’UMP était aussi capable d’avoir un projet régional, mais il a eu beaucoup de mal à défendre les réformes des collectivités territoriales défendus par le gouvernement actuel.