Le Café Politique

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  • Rubrique
  •   G54 Les touaregs, le nucléaire, l'Afrique et nous...

    Invités : Aghali Mahiya & Yveline DEVERIN

    Lundi 27 avril

    20h45 Salle de Réception du Stade de Balma

    Le président de la République est allé faire un voyage éclair en RDC, au Congo Brazzaville et au Niger. Au menu : parler un peu de la paix dans les régions des grands lacs, mais surtout rappeler l’importance pour la France de la question minière. Depuis que Kadhafi est revenu en odeur de sainteté et surtout, depuis qu’il a commandé une centrale nucléaire à Areva, il est impératif de calmer l’agitation locale. L’exploitation de la grande mine d’uranium d’Arlit a montré l’étendue des problèmes posés par l’exploitation minière. Manque de précautions sanitaires d’un côté et de l’autre dépossession de fait des touaregs de leurs terres. L’argent reversé par Areva semble plus profiter au pouvoir central qu’aux habitants de la région. La rébellion combattante est comme toujours minoritaire et assez mal organisée, mais les objectifs qu’elle défend ont très clairement le soutien des populations locales.

    Les partisans de l’énergie nucléaire, mondialement marginale mais importante en France, essayent de faire croire que c’est l’uranium qui va sauver la planète du réchauffement climatique. L’objectif étant louable il est considéré comme contre-productif de se pencher sur ce dossier, tant pis pour les pollutions provoquées par une grande entreprise française qui ne respecte pas, loin de là, les mêmes précautions qu’en France. Mais aussi tant pis si nos beaux discours démocratiques que l’on oppose régulièrement aux puissances émergentes qui nous concurrencent, sont oubliés quand il s’agit des touaregs. Il ne s’agit pas de revenir aux anciennes pratiques de la "Françafrique" mais de ne pas soutenir un pouvoir qui ne respecte pas les droits fondamentaux des populations.

    Après sa visite en Afrique, notre Président ira au G20 : l’Afrique n’y aura droit qu’à un minuscule strapontin. Pour les affaires sérieuses l’Afrique ne compte pas ! Oubliée de la croissance, en première ligne pour subir la crise et les avanies climatiques, l’Afrique ne nous intéresse que pour alimenter nos centrales et pour nourrir notre imaginaire esthétique. La France et Areva n’ont pas sur ce dossier une attitude exemplaire, mais l’Afrique a des richesses qui attirent bien des convoitises et bien d’autres pays ou multinationales essayent d’y faire fortune, parfois avec la complicité des élites locales. Même si des germes d’espoir apparaissent ici ou là, le triste constat fait par René Dumont en 1966 "L’Afrique noire est mal partie " est hélas toujours d’actualité.

    Pour parler de tout cela nous avons invité Aghali Mahiya , ancien mineur à la compagnie Somaïr à Arlit. Nous avons aussi invité Yveline DEVERIN, Maître de conférences à l’université Toulouse-Le Mirail qui est une spécialiste des questions africaines.