Le Café Politique

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  • Rubrique
  •   R113 Effondrement, déclin ou résilience : quel avenir pour notre civilisation ?

    Lundi 14 octobre 20h45

    culturel/centre de loisirs des Mourlingues

    Avenue du Calvel à Balma

    Invité : Julien Delord Chercheur de l’ATECOPOL

    Entrée libre

    Notre terre a encore une longue espérance de vie et l’humanité a réussi à survivre à bien des crises, mais notre civilisation, qui s’est imposée dans la mondialisation comme étant le modèle d’organisation sociale le plus efficace pour faire de la croissance économique, doit faire face à un avenir incertain.

    La démocratie libérale représentative qui a accompagné pendant de longues années le développement du capitalisme n’a pas su créer des institutions internationales démocratiques, capables de réguler l’emballement du système production/consommation. L’ONU, instance aristocratique née après la guerre, a su participer, notamment avec le GIEC, à la visibilité des enjeux mondiaux, mais a été incapable de contraindre les États à changer de cap.

    Climat, pollution, perte de biodiversité, dégradation des sols, pénurie d’énergie propre, augmentation des inégalités, etc... des nuages noirs s’accumulent à l’horizon et l’agenda principal des politiques en responsabilité semble soit d’augmenter le PIB, soit de défendre "l’identité nationale". Si individuellement nous faisons tous des efforts marginaux, nous sommes collectivement incapables de prendre des décisions, qui pourtant semblent urgentes et nécessaires. L’accord de Paris sur le climat en est un exemple pathétique. On se congratule, mais très peu de pays respectent vraiment l’accord, sans parler de tous ceux qui affichent leur volonté de continuer comme avant. Pire, les solutions proposées augmentent souvent les inégalités sociales et, parfois, ne sont pas techniquement satisfaisantes car elles conduisent à d’autres problèmes, comme le nucléaire ou la géo-ingénierie climatique.

    Face à cette situation certains veulent accélérer le processus de prise de conscience par l’action violente, mais les "collapsologues" préfèrent se préparer aux tempêtes qui s’annoncent. La logique "survivaliste" assez individualiste, côtoie la volonté de proposer une autre organisation sociale plus basée sur le commun et moins sur l’intérêt privé. Mais beaucoup encore croient naïvement que la science et son bras armé la technique nous sauveront de la catastrophe. Les classes aisées, qui sont persuadées que grâce à leur fortune elles seront à l’abri des effets négatifs de la dégradation environnementale et sociale, poussent les dirigeants à plus de fermeté envers ceux qui contestent, rejetant la faute sur les mauvaises pratiques individuelles et soutiennent plus ou moins explicitement un hypercapitalisme autoritaire. Alliance entre les entreprises mondialisées et les puissances étatiques, entre les puissances financières et les élites politiques pour vendre du green washing, des discours lénifiants et "calmer" énergiquement le peuple s’il ne veut pas se serrer la ceinture pour sauver la planète. D’un autre côté, les classes populaires ont trop souvent tendance à penser que le souverainisme à l’ancienne serait la solution. Il reste ceux qui veulent repenser la démocratie au regard des nouveaux enjeux ; moins d’État national, plus de local et des instances régulatrices mondiales constituées démocratiquement et avec un réel pouvoir.

    En cette période de précampagne municipale on pourra mettre en avant la responsabilité des choix locaux dans l’urbanisation, la mobilité ou l’alimentation. L’exemple de l’interdiction programmée du diesel dans les très grandes villes, qui déstabilise actuellement la construction automobile, montre que l’initiative locale peut avoir des effets globaux. Nous vous invitons sur toutes ces questions à participer à un état des lieux et à faire un peu de prospective.