Lundi 01/02/2016 20h45
Salle des Fêtes de Balma
Invités : Général Henri PONCET et Général Yves JACOPS
Entrée libre
Par l’intermédiaire du général Pierre Zammit, délégué départemental de l’association de soutien à l’armée française, le Café Politique, pour cette rencontre sur la difficile question de la défense nationale, a invité des généraux qui ont à la fois l’expérience du terrain et une analyse géostratégique. Comme d’habitude un débat citoyen suivra le rapide exposé de la problématique proposée par nos invités.
Ce café politique était envisagé depuis septembre 2015. L’annonce sur ce site a été publiée quasiment en même temps l’attentat du 13 novembre. Avec les intervenants, nous avons choisi de maintenir ce débat par devoir envers les victimes civiles de guerre de 2015 et envers les soldats, gendarmes et policiers qui mènent cette guerre jusqu’au sacrifice de leur vie ; également parce que nos concitoyens aspirent à mieux comprendre ces événements, les enjeux et défis majeurs auxquels la France est confrontée.
Problématique
La guerre comme « conflit armé, public et juste » s’inscrit généralement dans la logique du conflit d’intérêt résolu par la force en s’efforçant d’y associer le droit qui confère la légitimité. Au regard de cette approche, les conflits d’opinion, idéologiques ou religieux donnent lieu à des formes de violence différentes, à des « états de violence » qui – même très élevés – s’écarteraient de l’appellation "guerre".
Pourtant, ces conflits se multiplient, durent et gagnent en intensité. Ils nous concernent de plus en plus directement. Ils font appel à un mode d’action qui, hier, n’appartenait pas au registre de la guerre : le terrorisme. La guerre qui est donc loin d’avoir disparu nous rattrape. C’était la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas. C’était la guerre au Liban. C’était la guerre du Golfe. C’était la guerre en Afghanistan. C’était la guerre au Mali, en Centrafrique. C’était la guerre à Kobane entre Kurdes et islamistes de Daesh. C’est la guerre en Syrie. C’est la guerre au Yémen. C’est la guerre au Sahel.
Aujourd’hui, la France est-elle en guerre ? 7.000 soldats français sont engagés en opérations extérieures dans "la défense de l’avant". Dans quelle guerre ? Dans quelles guerres ? Sommes-nous toujours dans ces temps où l’on peut faire accepter le sacrifice suprême du soldat en invoquant la terre charnelle de Péguy ? Guerre du droit, guerre légitime ? Guerre de toute la Nation ? Qui sont aujourd’hui ces soldats professionnels qui ont succédé à l’armée de conscription qui symbolisait la Nation en armes ? Seraient-ils devenus seulement des prétoriens ? Le soldat ne serait-il plus que "l’homme soldé" qui exécute ce qu’un gouvernement lui demande, le suivant - voire le même - pouvant parfois lui demander le contraire ?
Quel effort de guerre ? Si on ne peut pas se satisfaire de l’idée de "prétoriens" dans le pays qui a inventé la Nation en armes, l’Etat-nation, alors que fait "l’arrière" pour ses soldats ? Quel regard la nation porte-elle sur eux ? Quels moyens l’Etat est-il prêt à consentir la défense ? "La défense est le premier devoir de l’Etat" (général de Gaulle – Phrase gravée dans la salle où siège la commission de la défense de l’Assemblée Nationale). Si nous sommes en guerre, alors ne devrions-nous pas penser effort de guerre et budget de la défense autrement ?
Général (2S) Henri PONCET
Diplômé de Saint Cyr et de l’enseignement militaire supérieur, titulaire d’un DEA d’analyse économique des relations internationales, le général de corps d’armée (2S) Henri PONCET a exercé de hautes responsabilités au sein du Ministère de la Défense. Il a participé ou commandé plusieurs opérations au Moyen Orient, dans les Balkans et en Afrique. Tout au long des 38 années de sa carrière militaire, il a alterné les responsabilités dans les unités les plus opérationnelles de l’Armée de terre et des fonctions en état-major.
Membre du cabinet du ministre de la défense, il a ensuite commandé la Brigade Parachutiste puis les Opérations Spéciales en engageant les forces spéciales en Afghanistan. Il a également commandé en opération au Rwanda pour évacuer les ressortissants étrangers de Kigali, au Kosovo à la tête d’une brigade multinationale de l’OTAN et en Côte d’Ivoire. Dans cette dernière opération, il a conduit la riposte de l’armée française au bombardement d’une de ses positions et a procédé à l’évacuation de milliers de ressortissants d’Abidjan.
Au terme de sa carrière militaire, il a été directeur général d’une PME spécialisée dans l’audit et le conseil en sûreté-sécurité et a animé de nombreux séminaires en management et leadership. Confronté tout au long de sa vie professionnelle à des situations de crise, il fait partager son expérience dans les domaines de l’analyse des relations internationales, des champs psychologiques et de la gestion du facteur humain en situation d’exception. Il est aujourd’hui chargé d’enseignement dans le master spécialisé « Ingénieur d’affaires » de l’INSA de Toulouse.
Général (2S) Yves JACOPS
Diplômé de Saint Cyr et de l’enseignement militaire supérieur, titulaire d’un DEA de Sciences politiques, le général de division (2s) Yves JACOPS a participé à plusieurs opérations en Afrique, au Moyen-Orient et dans les Balkans au sein de régiments ou d’états-majors.
Il a exercé des responsabilités importantes au sein du ministère de la défense et dans plusieurs états-majors opérationnels. Il s’est également investi dans la formation des cadres de notre armée en dirigeant deux écoles militaires de formation et de perfectionnement (infanterie et troupes aéroportées). A l’issue de sa carrière militaire son expérience des opérations l’a conduit à occuper les fonctions de chargé d’études dans le domaine de la doctrine. Engagé dans le monde associatif, il est président de la Fédération Nationale d’Entraide Parachutiste.
Il est aussi commissaire-enquêteur pour le département de la Haute-Garonne.
La Salle des Fêtes de Balma se trouve avenue de Toulouse/place de la Libération, face à l’église.
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