Le Café Politique

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  • Rubrique
  •   U129 Malaise dans l'éducation

    Jeudi 24 novembre à 20h45

    Salle audio Marie Laurencin à Balma

    Invité : Séraphin ALAVA

    Professeur en sciences de l’éducation à l’Université Jean Jaurès Ses thèmes de recherche sont : pratiques enseignantes, pratiques médiatiques en éducation, documentation et action enseignante, cyberespace et éducation, cyberviolence, mésusages numériques, radicalisation violente, radicalisations numériques. voir : https://www.meybeck.net/2022/09/01/...

    et https://www.youtube.com/watch?v=APx...

    L’éducation ne peut se réduire à l’institution scolaire, même si c’est elle qui a en charge la formation initiale des jeunes sous trois aspects : celui de transmettre des connaissances, celui de socialiser les jeunes dans une logique de citoyenneté républicaine et universelle, et enfin celui de permettre à tous de développer des compétences utiles à la société. Les parents, la famille, les éducateurs, l’apprentissage, la formation continue, l’éducation populaire, Internet, les réseaux sociaux, les médias et tous les acteurs de la vie culturelle sont directement ou indirectement impliqués dans les processus éducatifs. Depuis quelques années, les enseignants tirent la sonnette d’alarme sur leurs conditions de travail, notamment pour déplorer l’inadéquation entre les objectifs qui leur sont fixés et les moyens à leur disposition pour les atteindre. Le manque de candidats dans certaines disciplines lors des concours de recrutement montre bien que l’attrait du métier s’est effondré.

    Du côté des parents, les inquiétudes sont moins homogènes que dans le milieu enseignant. Les classes aisées, capables d’optimiser le parcours scolaire et de booster la sociabilité et l’employabilité de leurs enfants, espèrent toujours que le passage par une grande école publique ou privée compensera les lacunes accumulées jusqu’au baccalauréat. En revanche, pour les classes populaires, il est difficile de croire en l’efficacité de l’ascenseur social et d’être optimiste pour l’avenir de leurs enfants.

    Plus surprenant, la grogne s’amplifie également chez les économistes et les recruteurs. Les enquêtes internationales sur l’acquisition des compétences confirment la perte d’efficience de notre système éducatif. La France, qui était il y a quelques années à la pointe de l’enseignement des mathématiques, figure aujourd’hui parmi les derniers du classement. Mais ce ne sont pas seulement les compétences et l’employabilité des jeunes générations qui s’affaiblissent. La socialisation de notre jeunesse, le rapport au droit, la compréhension des enjeux de citoyenneté sont aussi perçus par tous comme problématiques.

    Le déficit d’investissement dans l’Éducation nationale, notamment le manque de considération des pouvoirs politiques successifs vis-à-vis des enseignants, a joué un rôle, mais bien d’autres aspects de l’éducation n’ont pas été à la hauteur des enjeux. La réduction drastique des éducateurs que l’on a remplacés par des policiers, le manque de soutien des associations qui font de l’éducation populaire, l’absence de discours clair sur l’usage des écrans par la jeunesse, etc. font aussi partie du problème.

    L’état du monde a de quoi inquiéter et l’urgence est ailleurs, mais si on peut se demander quelle planète allons-nous laisser à nos enfants, on peut aussi se demander si la jeunesse, qui demain sera en responsabilité, est préparée à affronter la période difficile qui s’annonce.

    L’équipe du Café politique

    - La salle Marie Laurencin à Balma : https://www.openstreetmap.org/direc...from=&to=43.60946%2C1.49925#map=19/43.60960/1.49925]

    La salle est située 4 route de Mons, elle est accessible à partir du parking de l’école.