Le Café Politique

Parce que le citoyen doit penser pour être libre !
  • Rubrique
  •   G57 Travailleurs en souffrance

    Lundi 9 novembre 20h45

    Salle de réception du stade de Balma

    Invité : Corinne Saint-Martin

    Maître de conférences en sociologie à l’université de Toulouse Le Mirail et membre du Centre d’Etude et de Recherche Travail Organisation Pouvoir qui est un laboratoire du CNRS.

    La revalorisation du travail était le thème central de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy. Pourtant plus que jamais dans les entreprises et dans le secteur public on restructure, on mute et on comprime. Les arbitrages sur les bénéfices produits par le travail des salariés est de plus en plus en faveur des dirigeants, des financiers et des actionnaires. Lors de la fermeture d’usines ou suite à des suicides spectaculaires, la souffrance des travailleurs arrive à trouver une petite place dans les médias mais les politiques semblent incapables de trouver une réponse acceptable à la dégradation des conditions de travail.

    Notre société pour s’adapter à la mondialisation a valorisé à l’extrême la concurrence. Cela a été un moyen efficace de produire au meilleur prix beaucoup de biens et de services, pour satisfaire la demande des consommateurs. Logique marchande, économique et financière qui a conduit pour obtenir le meilleur retour sur investissement possible à ne considérer le salarié que comme une simple variable d’ajustement économique. A l’heure où on ne parle que de régulation, force est de constater que le droit du travail s’affaiblit et que les moyens de contrôle vont en diminuant. Le salarié est de plus en plus soumis à une hiérarchie qui est de son côté choisie par les actionnaires pour son adhésion aux valeurs d’efficacité et de compétitivité.

    Avec une inspection et une médecine du travail marginalisées, avec des syndicats peu écoutés, même lorsqu’ils mobilisent des millions de personnes, comment faire évoluer positivement la situation ? Comment faire comprendre à la société et aux dirigeants politiques que l’on ne peut continuer à avoir un monde du travail aussi peu démocratique ? Ne faut-il pas repenser l’organisation du travail et le droit des travailleurs ? Pour cela on peut aller chercher ailleurs un peu d’inspiration, du côté du modèle nordique par exemple, mais il va falloir beaucoup d’imagination et de combativité pour faire évoluer la condition salariale et redonner confiance à la majorité des travailleurs.

    C’est pour réfléchir et débattre de cette difficile question que nous vous invitons à participer au café Politique de ce lundi 9 novembre.