Le Café Politique

Parce que le citoyen doit penser pour être libre !
  • Article

  L’histoire passe qu’émousse la mémoire

mardi 5 juin 2018, par Florian Ascaso

Sur l’armoire de nos acquis,

Un livre d’histoire nous sourit…

.......................................

Celui d’où nos maîtres ont sorti

Tout ce qu’ils nous ont bien appris…

Comment notre pays de France,

Terre d’esprit, de tolérance,

Belle patrie des droits de l’homme,

Celle du serment du jeu de paume,

Qui a su gagner sa noblesse

Par de bons combats sans mollesse,

Connu partout pour les idées

Qu’un peuple a su faire avancer.

.......................................

Où nous avons lu les mérites

D’une école dite publique,

Celle de la fraternité,

Pour nantis et déshérités,

Toute ouverte aux classes misère,

Une à Paris comme à Cazères,

Pour Elle et Lui, petits ou grands,

Que l’on soit gros, gris, noir ou blanc,

Comme un phare plus qu’un symbole,

Notre école sans monopole.

.......................................

Sur l’armoire de nos acquis,

Un livre d’histoire assoupi…

.......................................

Qui nous dit que nos ascendants

Nous ont offert, signés de sang,

Les droits du beau peuple d’en bas,

Après des luttes qu’on n’oublie pas,

Pour ne plus que l’on soit moutons,

Que nous puissions toujours dire « NON »,

Nous défendre, nous mettre en grève,

Enfouir le temps du « marche ou crève »

Avec la peur d’être châtiés,

Qu’enfin debout puissions marcher…

.......................................

Mais, hélas, nous savons aujourd’hui

Que, comme la goutte de pluie,

Tout peut disparaître à l’instant

Sur un simple souffle de vent ;

Bien fragile château de cartes,

De souffrances portant les marques,

Sur qui le butoir des puissants

S’acharne depuis fort longtemps

Pour transformer tout ce qui est dit

Sur ces textes qui sont écrits…

.......................................

Sur l’armoire de nos acquis,

Un livre d’histoire endormi…

.......................................

Brulerait-il sans un égard,

Sans que nous daignions un regard ?

Nos égoïsmes, nos perfidies,

Individualismes, félonies,

Nos petits intérêts morbides

Et nos actions les plus sordides,

Dont nous sentons tous les morsures,

Sont des armes et les plus sûres

Pour détruire les belles pages

De ce document plein d’images.

.......................................

Tout cela, comme un boomerang,

Décime déjà nos premiers rangs…

Que de valeurs mal défendues !

Combien d’avancées perdues !

Quel Citoyen digne du nom

Laisserait casser la maison,

Ce bel outil de République,

Garant de la chose publique ?

Lèguerions-nous à nos enfants

Ce bouquin en délabrement ?

.......................................

Sur l’armoire longtemps rangé

Un livre d’histoire en danger…