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  La démégapolisation

lundi 1er juin 2015, par Stuart Walker

L’exode rurale est devenu un phénomène mondiale. Déjà en 1970 le Conservationniste Lord Calder citait les estimations de l’époque qui prévoyaient en 50 ans des villes de plus d’un milliard d’habitants. Bogwash serait le résultat de la fusion de Boston et Washington. La population de Los Angeles consommait déjà près de 1000 fois le volume d’eau fourni par la précipitation.

L’explosion de la population mondiale n’a pas perdu son caractère exponentiel. En mémé temps la perte de terres agricoles s’accélère. Les dizaines de milliers de réfugiés qui tentent de traverser la Méditerranée sur des embarcations de fortune sont une fraction du nombre d’infortunés qui voudraient échanger, souvent à contre cœur, un environnement invivable contre la possibilité de mettre les pieds sur le sol européen.

Le serpent mord la queue. Nicolas Hulot a bien dit que le dérèglement climatique ajoute la misère à la misère. Tant que nous maintenons notre modèle de croissance par la consommation la pauvreté, l’ignorance et la surpopulation du tiers monde ne reculeront pas et le flot humain vers la prospérité de nos villes ne pourra être retenu que par des moyens militaires.

Nous avons le choix : inverser ces tendances ou aller dans le mur. Il est plus que jamais urgent d’harmoniser nos pratiques, de partager les biens de la terre plutôt que de les spolier, de niveler ni par le haut, ni par le bas, mais par le milieu, d’ accepter plus de frugalité , en faisant mieux avec moins, pour rendre son attractivité à l’environnement rural dans le monde et permettre à nos villes de respirer.

Après déjà 20 conférences mondiales sur le climat, il fadait être très optimiste pour imaginer que nous avons pris le bon chemin. L’ampleur de la tache est pharaonique, mémé si le Rapport Stern en 2007 nous a convaincu que l’inaction n’est pas une option. Pourrons nous stopper la fonte des glaciers qui irriguent une très grande partie du nord de l’Inde et de la Chine ? Si le coût de la production d’assez de viande pour la population mondiale est prohibitif en termes de terrain et d’eau, pourrons-noue restaurer la richesse de la mer ? Même si les immenses gyres de déchets plastiques qui se sont formés dans les océans se dissolvent à la longue, les particules continueront à être absorbés par les poisons. La Chine et l’Inde ont tous les deux tenté de réguler leur démographie, avec des résultats plutôt mitigés ;

La configuration actuelle des planètes semble être favorable . Les gouvernements de l’Amérique , de la Chine , de l’Allemagne et de la France ont l’air d’être sur la mémé longueur d’ondes. Est- ce qu’il en sera de mémé après les prochaines élections américaines en sachant qu’un grand nombre de Républicains continuent a croire, par conviction ou par intérêt, en la théorie du canular climatique ?

Le débat démocratique sera nécessaire. Lord Calder citait une phrase de Claude Bernard exhortant le scientifique de tempérer son exaltation par la modestie. Calder lui mémé soupçonnait que les scientifiques taisaient les effets de la radioactivité des tests de la bombe atomique longtemps après Hiroshima, avec la conséquence que nous avons tous un peu de strontium 90 dans nos os, les particules ne connaissant pas de frontière. On pourra construire en profondeur, en hauteur, ou sur les mers, mais il ne faudrait pas écouter seulement les architectes de tels projets.

Est ce qu’il suffira de parler ? N’y aura-t-il pas besoin d’’imposer des normes ? Lee Kuan Yew a transformé une ancienne colonie Britannique, proie à des divisions raciales et sans ressources minérales, en un des pays les plus prospères et paisibles du monde. Il était à la fois éclairé et autoritaire. Sera-t-il possible de faire pour le monde ce qu’il a fait pour Singapour ?